La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 impose aux gros producteurs de déchets organiques de mettre en place un tri et une valorisation des biodéchets. Cette obligation entre en vigueur de façon échelonnée : depuis le 1er janvier 2012 pour les productions supérieures à 120 tonnes par an, le 1er janvier 2013 pour plus de 80 tonnes, le 1er janvier 2014 pour plus de 40 tonnes ; à partir du 1er janvier 2015 pour plus de 20 tonnes et du 1er janvier 2016 pour plus de 10 tonnes. Les principaux secteurs touchés sont la restauration (1 100 000 t/an) et le commerce alimentaire (750 000 t/an), la valorisation des biodéchets étant déjà largement répandue dans la plupart des autres domaines d'activité concernés (industries agroalimentaires, gestion des espaces verts). À titre d'exemple, le seuil de 40 tonnes par an représente environ 7 500 sites de commerce-dis-tri bu tion. Et en 2016, 25 à 30 % des acteurs de la restauration seront a priori concernés. L'enjeu pour eux réside surtout dans l'adaptation des postes de travail pour permettre un tri (non-mélange) des biodéchets. C'est un défi en particulier dans la restauration, secteur soumis à de strictes contraintes organisationnelles et sanitaires. Par ailleurs, l'obligation de tri et valorisation pesant sur les gros producteurs a créé un potentiel d'activité supplémentaire pour les professionnels du déchet. Selon les projections de l'Ademe, il s'agit de capter et traiter 1,5 million de tonnes qui, auparavant, n'étaient pas ramassées. C'est à la fois beaucoup et peu, notamment au regard des 15 millions de tonnes de biodéchets produits par les ménages. Quoi qu'il en soit, les acteurs concernés, de la collecte au traitement, refusent carrément de parler de perspectives de croissance. l