En impliquant le centre du Muy dans le tri de nouveaux emballages plastiques, Pizzorno ne se doutait pas que les performances allaient dépasser les prévisions. La clé du succès, à en croire les responsables du centre, repose principalement sur le projet Recyfilms. Aidés financièrement par l'Ademe et Eco-Emballages (30 % sur un investissement de 400 000 euros), Pizzorno avec Arval et Titech ont démarré en 2013 le traitement des films en plus des autres flux plastiques. Alors qu'Eco-Emballages estime dans ses prévisions qu'un centre de tri peut être rentable à partir de 800 euros la tonne, Pizzorno annonce aujourd'hui un coût de tri de 383 euros/t, un taux de captage de 85 %, un gain de productivité accru de 25 % à 7,5 t/h et un taux de pureté des balles en PE de 92 %. Au cours de la première phase d'expérimentation de la consigne de tri des emballages plastiques qui a concerné 51 collectivités dont trois autour du centre du Muy (Sived, CC Pays de Fayence et la Croix-Valmer totalisant 80 000 habitants), Eco-Emballages et Valorplast ont rapidement constaté que les dysfonctionnements se focalisaient surtout sur le traitement des films plastiques entrants. Bien que légers et en proportion réduite par rapport aux autres emballages (barquettes, pots, flacons et bouteilles), ils posent de nombreux problèmes sur la qualité finale des produits sortants. Or, pour détourner ces films rapidement des autres gisements, Pizzorno a choisi de les prétrier grâce à un outil de séparation automatisé. Seuls les films en PE (60 % du flux) sont triés et massifiés en balles. Le site produit chaque année 430 tonnes de films en balles, soit un chargement de camion par mois environ. Le Muy a été conçu pour traiter au total 25 000 t/an d'emballages ménagers, y compris les fines légères métalliques (canettes et capsules Nespresso). Aujourd'hui, il atteint 14 000 t/ an pour seulement 6 % de refus sortants. Équipé de cinq modules Titech, d'une ligne Pellenc et de 40 convoyeurs, il compte bien sur la nouvelle phase d'extension (cf. p.1) pour faire des émules auprès d'autres collectivités environnantes d'ici à 2016.