Actuellement, le recyclage est de l'ordre de 40 %. « Nous n'avons plus que cinq ans avant 2020, cela va être très compliqué », estime Erwan Le Meur, président de la nouvelle branche BTP de Federec. Compliqué mais pas impossible. Dans la foulée du plan Recyclage et matériaux verts de la Nouvelle France industrielle, qui inclut un volet BTP, l'ambitieux projet collectif Démoclès a vu le jour fin 2014 (voir RR n° 39 octobre-novembre 2014). Il regroupe l'Ademe, le SRBTP, le Sned (Syndicat national des entreprises de démolition) et bien d'autres acteurs, en vue d'améliorer le recyclage des déchets du second œuvre. Il débouchera fin 2015 sur un cadre commun pour la dépose sélective et sur une batterie de recommandations.
Cette année sera également une période faste pour le Sned, qui s'engage dans de nouveaux projets de promotion du recyclage (voir p. 27). Augmenter le recyclage des déchets du BTP, c'est aborder le métier différemment et recourir à de nouvelles pratiques. Ce changement de culture au sein des entreprises de démolition ne se fait pas du jour au lendemain. Ainsi, la mécanisation est une réalité de longue date pour les démolitions primaire et secondaire, notamment pour le concassage du béton.
Déconstruire et innover
Désormais, l'heure est à la déconstruction, qui suppose un curage sélectif pour recycler les boiseries, plâtres, fenêtres, isolants et pas seulement les métaux. Mais ce curage « reste avant tout manuel », souligne le délégué général du Sned, Mathieu Hiblot. Sur les chantiers, c'est surtout l'innovation sur les procédés et les pratiques qui doit primer. « Déconstruire, c'est refaire à l'envers les étapes de la construction », ajoute Gilles Nantet, président de Serfim Recyclage. De fait, l'innovation sur les machines se poursuit, principalement autour de trois axes : la productivité, en améliorant la vitesse des outils, des conditions de travail plus sûres et la réduction des impacts sur l'environnement. n