La configuration du mois d'avril n'est plus la même qu'au premier trimestre. La situation semble moins grave sur les prix, mais la demande tarde à revenir. Alors que les prix du vierge repartent à la hausse, il serait logique que le marché du recyclage en profite. Mais pour l'instant ce n'est pas le cas. « Nous sommes dans un contexte désagréable d'effet ciseaux où des hausses nous sont demandées sur les prix de reprise, alors que nous sommes dans l'incapacité de répercuter sur les prix de vente », déplore un recycleur. Les transformateurs se plaignent d'une pénurie de matière vierge, mais n'ont pas encore décidé de basculer sur de la matière recyclée. Quelques bonnes nouvelles sont à noter comme une remontée des prix des résines vierges du PET, du PS et du PVC. Reste donc à attendre l'impact positif sur le marché du recyclage. Au grand export, la Chine est au rendez-vous mais sans euphorie excessive. En Europe, deux pays sont aux achats : l'Italie, toujours très demandeuse de matières et de granulés en particulier. Ce pays a toujours été présent sur le marché même pendant la crise. Les transformateurs allemands semblent se faire davantage remarquer, intéressés par des belles qualités que le marché français peut leur proposer, et qu'ils ne trouvent pas forcément outre-Rhin. Le PVC a subi, comme les autres matières plastiques, les baisses de prix depuis quelques mois. À ce jour, l'absence de reprise de la production et de la consommation entraîne une baisse des volumes à collecter. D'autant que sur les gisements existants, il y a toujours des problèmes de captage. Si les chutes de production ont tendance à diminuer parce que mieux gérées en interne par l'industriel, les flux postconsommation ne sont pas récupérés au maximum, parce que diffus et en mélange, explique François Aublé chez Veka Recyclage. Le potentiel est important, surtout que les procédés de recyclage permettent aujourd'hui d'intégrer en co-extrusion, des matières de qualité. Entre un discours politique qui semble comprendre la nécessité de recycler plus et la lenteur à sanctionner la mise en décharge pour les matériaux valorisables, l'industrie du recyclage plastique manque de matière pour trouver un équilibre serein.