Les entreprises allemandes de recyclage s'attendent à un recul de 1 % de leur chiffre d'affaires en 2015, selon le sondage effectué par leur fédération BVSE (Bundesverand Sekundär rohstoffe und Entsorgung). L'année 2014 n'aurait alors marqué qu'un rebond temporaire (+ 3 %), après une baisse de 2 % en 2013. La branche craint également des réductions d'effectifs ou au moins le recours au chômage partiel. « Pourtant, la conjoncture est plutôt bonne », observe Bernhard Reiling, président de la BVSE. Mais selon la fédération, la filière pâtit d'une organisation de marché pas assez souple, des incertitudes persistantes quant à une nouvelle loi sur l'économie circulaire, et d'un fléchage trop important des matières vers l'incinération surcapacitaire et aux coûts trop bas. La préoccupation concerne notamment les plastiques recyclés : la BVSE constate des problèmes de qualité et la concurrence plus vive de la matière vierge, dont les coûts baissent avec la chute du cours du pétrole. Selon une étude portant sur 2013, leur valorisation matière se limite à 32 % des flux partant en filières externes d'élimination, soit 1,5 million de tonnes en postconsommation, encore assez loin de l'objectif national, à terme de 50 %. La valorisation matière se concentre aux trois quart sur les emballages qui atteignent eux-mêmes un taux de 41 %. Les volumes recyclés de vieux papiers ont légèrement augmenté de 0,8 % l'an dernier, à 16,6 millions de tonnes. L'Allemagne est restée un importateur net, davantage encore qu'en 2013 : les entrées de matière ont dépassé de 1,5 million de tonnes les exportations, en recul de 16 % du fait surtout de la moindre demande chinoise. Quant aux ferrailles, leur utilisation a baissé l'an dernier de 1,7 % (19,1 millions de tonnes) en correspondance avec le recul de production de près de 3 % des aciéries électriques. Représentant un peu plus de 9 millions de tonnes, les exportations ont diminué de 1,7 % également. Les principaux débouchés s'inscrivent en baisse : parmi les pays destinataires en recul, la Turquie et surtout l'Italie (-8 %). C.R.