Le secteur des vieux papiers entre dans une spirale plutôt vertueuse depuis quelques semaines, alors que les recycleurs ont eu la confirmation de pouvoir répercuter des hausses fermes entre 5 et 10 euros la tonne sur les principales catégories de produits de basses sortes (cartons d'emballages, et papiers de désencrage), ainsi que quelques belles sortes. Dans les cartons, l'association de plusieurs paramètres installe un climat favorable. Après les effritements de la production et de la demande depuis quelques mois, les fabricants de produits finis assurent pouvoir passer des augmentations de l'ordre de 40 euros la tonne à leurs clients. Résultat, des hausses de 10 euros la tonne ont été répercutées sur le papier-carton récupéré au 1er avril. En France, mais aussi en Allemagne et en Espagne. Le mois d'avril s'annonce particulièrement intéressant, car les usines s'apprêtent à stocker pour anticiper les jours fériés de mai. Par ailleurs, les prix à l'export vers l'Asie connaissent aussi une remontée depuis quelques semaines, liée à un retour à la parité euro/dollars. Sur le désencrage, c'est un peu plus compliqué, avoue l'ensemble de la profession. Composés de brochures, de journaux et de magazines, les papiers pour désencrage souffrent d'une conjoncture morose, plombée par une réduction de la consommation de la presse papier. Pourtant, les hausses n'épargnent pas le 1.11 (+ 5 euros la tonne), entraînées mécaniquement par celles réalisées sur le haut de magasin (+ 10 euros la tonne). La profession attend surtout un dénouement sur le site d'UPM Chapelle-Darblay, souligne Gérald O'Neill, directeur du département papiers et cartons chez VPFR : « La fermeture d'une des deux machines prévue fin mars a été reportée au 20 juin. Mais rien n'est encore définitif alors que les approvisionnements se poursuivent sur le site. » Sur les autres sortes de qualité (allant de 2.05 à 3.18), la demande est soutenue et des hausses sont possibles de 5 à 10 euros la tonne selon la sorte et les applications finales. Le marché français reflète assez bien, ce mois-ci, la tendance du marché européen orienté vers la reprise. C.M.