Le GIE France Recyclage Pneumatiques qui fête ses dix ans cette année, a collecté près de 70 000 tonnes de pneus usagés en 2014 (dont 80 % issus de véhicules légers), soit une croissance de 5 %. Cette progression est le reflet d'une reprise de l'activité automobile en France, souligne le GIE dans son bilan d'activité. Côté valorisation matière en revanche, les résultats sont marqués par un fort recul du Draingom. Ce matériau drainant en broyat de pneus remplace les cailloux ou les graves sur les chantiers de TP. La crise dans les travaux publics, mais aussi l'absence de réglementation claire pour sa mise en œuvre expliquent la baisse de sa production et des ventes. Un comité de pilo-tage a été créé en 2014, sous l'égide du ministère de l'Écologie, pour mettre en place un protocole sur la qualité du matériau. Une étude de trois ans sera lancée en août prochain pour valider la maîtrise de production et le cahier des charges. Avec l'espoir pour FRP de déboucher sur une norme concernant ce produit. Aujourd'hui, aucune interdiction n'existe quant à l'emploi du Draingom. Une innocuité confirmée par les nombreux tests réalisés régulièrement sur les bassins. Pour autant, le manque de transparence sur la composition des pneus de la part des fabricants incite à rester prudent : « On sait que les huiles aromatiques dans les pneus sont interdites en Europe dans le cadre de Reach, sauf que les pneus chinois par exemple, peuvent en intégrer. Dans ce cas, ces derniers ne peuvent finir qu'en cimenteries. D'où l'intérêt de pouvoir les tracer » affirme Nadia Zennache, responsable des opérations chez FRP.