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RECYCLAGE

« Être présents dans tout ce qui se recycle »

LA RÉDACTION, LE 2 JUIN 2015
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RR : Comment expliquez-vous la réussite du groupe Paprec ? Jean-Luc Petithuguenin : Au début des années 1990, l'entreprise Paprec, implantée en région parisienne, réalisait 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Vingt ans après, Paprec, devenue ETI, atteint 900 millions d'euros et vise le milliard en 2016. C'est, pour moi, le pari réussi que le recyclage est la meilleure solution au traitement des déchets. Depuis sa création, Paprec poursuit son développement en ouvrant quatre usines par an et en réalisant 26 % de croissance par an. Des vieux papiers en Île-de-France, l'activité de Paprec s'est peu à peu élargie à d'autres gisements et à d'autres régions. Les plastiques, les DIB, le bois, les DEEE, les déchets de chantiers puis les ferrailles et les métaux non ferreux font désormais partie des flux collectés et traités par le groupe sur l'ensemble du territoire. La recette du succès pourrait résider dans cette volonté que nous avons d'être présents dans tout ce qui se recycle et dans la mise en place d'une prestation globale appréciée par nos 20 000 clients. Outre la collecte et le traitement des déchets, nous pratiquons la vente de nos matières premières issues du recyclage vers une soixantaine de pays, et l'export représente 40 % de notre chiffre d'affaires. Mais l'entreprise ne serait sans doute pas à ce niveau aujourd'hui sans la qualité et la cohésion de groupe des collaborateurs. Nous misons beaucoup sur les formations et l'ascension en interne de nos salariés. L'entreprise recrute en moyenne 200 personnes chaque année. RR : Comment voyez-vous l'avenir du recyclage en France ? J.-L. P : Ce que je constate, c'est une grande cohérence de l'action publique depuis ces vingt-cinq dernières années. Avec comme leitmotiv : le traitement des déchets ne doit plus polluer. La fermeture des décharges sauvages et des sites d'incinération polluants l'atteste. Mais c'est surtout en 2011 avec, au niveau européen, la prise en compte d'une hiérarchisation des modes de traitement, que la situation s'est accélérée. Aujourd'hui, on se détourne de l'enfouissement et on veut recycler de plus en plus, y compris des produits complexes (comme des emballages multicouches, des plastiques en mélange ou des composites). Toutefois, les pouvoirs publics veulent garder la main sur l'évolution de la procédure. La question de la TGAP, qui peut paraître insuffisante comme outil de dissuasion, montre que les politiques souhaitent définir la vitesse à laquelle le monde du déchet va basculer vers le recyclage. Au-delà de notre cas national, la prise de conscience environnementale touche tout le monde, et nous avons découvert l'importance d'une croissance verte à l'échelle planétaire. RR : Quels sont, selon vous, les leviers d'action qu'il faudrait encourager ? J.-L. P : Ces leviers relèvent à la fois d'impulsions extérieures et internes à l'entre-prise. Les pouvoirs publics doivent par exemple poursuivre leurs efforts sur la taxation des modes d'élimination et la promotion du recyclage en jouant davantage sur la pression législative, même si l'on voit encore qu'ils ont tendance à ménager toutes les parties. Les débats autour de l'économie circulaire, martelés par l'Europe et repris abondamment par la France, me semblent être, en revanche, très mal définis. Il s'agit d'un concept très intéressant, comme celui du développement durable. Mais on n'a pas défini la taille du cercle ni ce qu'on y mettait dedans. Dans le recyclage, le cercle varie selon plusieurs facteurs : la matière à recycler, le volume concerné, la complexité du process de recyclage, le niveau d'investissement… Autrement dit, il y a des cercles pertinents qui font 100 km, d'autres 1 000, voire 20 000. Et pourtant, quel que soit le périmètre, c'est de l'économie circulaire ! Prenons l'exemple des matières plastiques. Celles-ci sont principalement connectées à l'évolution du prix du pétrole, à l'économie mondiale et à la complexité technique de leur recyclage. Il faut juste espérer que la prise de conscience dépasse ces contraintes économiques, stimule l'emploi de matière recyclée et permette d'engager des inves-tissements dans le recyclage des plastiques, tels que les technologies de séparation ou bien des procédés de traitement en mélange. Ce ne sont guère les nouvelles filières qui vont apporter la croissance à cette industrie, mais l'approfondissement des métiers et des savoir-faire dans ces secteurs. Dans sa stratégie de croissance, Paprec veut être partout, et se dote de compétences humaines et technologiques pour y réussir. L'innovation fait partie des leviers incontournables que notre industrie doit mettre en avant et maîtriser. 


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