Transformer de vieux matelas en composants de literie neuve ? C'est le pari du projet Valormat, qui vient de passer en phase industrielle. Lancé en 2013 et soutenu à hauteur de 2,1 millions d'euros sur trois ans par le programme « Investissements d'avenir », ce partenariat réunit Innortex, Recyc-Matelas Europe (RME) et le cabinet de conseil environnemental Weave Air. L'un des piliers du projet consiste en la décontamination des vieux matelas, avant démantèlement puis envoi des matières à recycler chez Innortex. Elle est en place à la plate-forme de RME et Suez Environnement, à Langon, près de Bordeaux, tout juste inaugurée suite à un appel à projets d'Eco-mobilier. RME compte dupliquer cette hygiénisation dans ses usines de Limay et de Mortagne-sur-Sèvre. Dans le cadre de Valormat, « nous vendons à Innortex des matières mises en balles, adaptées à son cahier des charges, dont des mousses de polyuréthane, des feutres, du coutil, avec une densité variable selon l'utilisateur final », présente Franck Berrebi, président de RME. Aux côtés de l'automobile et du bâtiment, une application visée réside dans l'ameublement. « Cela permet d'intégrer les matières dans une boucle fermée pour la literie, ce qui est nouveau. » L'usine d'Innortex, à Saint-Barthélémy-d'Anjou, près d'Angers, a reçu ses premières livraisons en début d'année. Elle suit une montée en charge progressive et devrait absorber, à terme, 4 500 tonnes par an fournies par RME. Ce dernier, avec ses 40 salariés, compte en produire plus du double en 2015, soit 12 000 tonnes à partir de ses trois sites français, et sans compter celui qu'il a ouvert récemment, dans le cadre d'une joint-venture avec le groupe Suez, à Sombreffe (Belgique).