Le Symevad devait livrer ses premiers CSR en cimenterie, fin juin. Il prévoit à terme d'en produire 30 000 tonnes par an, dans son unité de valorisation matière et énergie, située à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), construite et exploitée par Tiru. Le procédé, développé en Allemagne, combine méthanisation d'eaux de pressage et préparation de CSR, à partir de 100 000 tonnes de ménagers résiduels, et de refus de tri de collectes sélectives et d'encombrants. En plus de l'injection de biométhane dans le réseau, l'usine doit délivrer des inertes calibrés à 20-30 mm, valorisables en sous-couches routières, ainsi que des ferreux, repris par Arcelor à Dunkerque, et des non-ferreux. Les refus allant en décharge se limitent à 10-15 % de l'entrant. La préparation des CSR est en phase de réglages. Le syndicat de 82 communes (310 000 habitants) a noué un contrat de cinq ans avec deux cimenteries du groupe Holcim, situées dans un rayon de 100 km, l'une à Lumbres et l'autre en Belgique, à Obourg. « Les CSR du Symevad nous permettent d'ancrer notre appro vi sionnement local, souligne Frédéric Douce, directeur commercial de Geocycle France, le département de traitement et valorisation des déchets d'Holcim France. Jusqu'à présent, nous devions nous fournir sur de plus longues distances, en Normandie ou en Belgique, vu la faible production de CSR en France. » À Lumbres, 10 % des effectifs se consacrent à la valorisation des déchets, depuis la réception et le contrôle des matières, jusqu'à la maintenance des installations. Le Symevad n'exclut pas de diversifier ses filières : « Nous avons la possibilité de réserver 10 % des CSR pour tester d'autres opportunités », précise Christophe Mezières, directeur du développement au syndicat. Des réflexions sont en cours avec des logisticiens.