Surfeurs et baigneurs réunionnais ont subi seize attaques de requins, dont sept mortelles, depuis 2011. Aujourd’hui, les tensions sont fortes entre les différents acteurs locaux qui ne préconisent pas, tant s’en faut, les mêmes solutions… Pour le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de la Réunion, la recrudescence des attaques est liée à l’arrêt de la pêche des requins-tigres et bouledogues. Leur commercialisation est en effet interdite depuis 1999 en raison d’une suspicion de risque sanitaire. « Depuis quinze ans, plusieurs centaines auraient dû être prélevées. C’est en rétablissant les prélèvements que nous pourrons restaurer l’équilibre », estime Ludovic Courtois, secrétaire général du CRPMEM. Le programme Cap Requin 2 du Comité prévoit ainsi, dès cet été, le suivi des requins-bouledogues, ainsi que leur pêche à l’aide de palangres.
Une fausse solution pour les associations de protection de la faune. « La pêche punitive ne réglera pas le problème, explique Anne Fourier, chargée de mission à l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas). La priorité, c’est de revoir la gestion des déchets, car leur rejet est l’un des facteurs qui attirent les requins. Il faut ensuite continuer à respecter la réserve marine, voire l’étendre, et protéger les requins de récifs, qui garderont les requins-bouledogues éloignés des côtes. Et enfin, se comporter de manière responsable. Les drames qui ont eu lieu auraient pu être évités. »
« Nous allons placer de grands filets de protection pour sécuriser la baignade et les activités nautiques et continuer à protéger les requins de récifs. En complément, nous soutenons, comme les autres communes de l’île, le programme Cap Requin 2 », annonce, sans trancher, Patrick Florès, l’élu chargé de la question à la mairie de Saint-Paul.Aco