Au terme de six mois de travail et de contacts sur le terrain, l'étude publie 26 propositions dont l'objectif est d'améliorer le traitement des VHU et de l'inscrire dans un cadre légal qui tient compte de la spécificité territoriale des DOMCOM. Ces pistes de solutions pourraient se diviser en cinq grandes familles : communication, incitation, traitement, législation, territorialité. Parmi elles, une meilleure estimation du nombre de VHU est indispensable à la mise en œuvre d'une politique de gestion efficace. En partant du stock de véhicules comptabilisé par les statistiques des douanes, et en appliquant des ratios de mortalité aux véhicules selon l'âge, il est possible de reconstituer un chiffre théorique de VHU pour une année donnée. Il convient dans ce calcul de prendre en compte les véhicules quittant le territoire via l'exportation de véhicules d'occasion. À la Réunion, sur la base d'un poids moyen de 1 tonne par véhicule, ce sont plus de 3 900 véhicules qui ont quitté l'île en 2014, dont plus de 2 600 pour une destination extérieure au territoire français. Dans le registre incitatif, il serait question d'instaurer une prime aux VHU apportés dans un centre agréé pour résorber le stockage sauvage. Celui-ci peut devenir un véritable fléau pendant les épidémies de dengue par exemple, où les carrosseries et pneus abandonnés et non traités deviennent des réceptacles pour l'eau de pluie et des refuges privilégiés pour les moustiques. Les mécanismes d'écocontribution ou de consigne évoqués sur la liste des propositions pourraient également participer au financement de cette résorption, dans la mesure où les ressources collectées seraient suffisantes. Les contrôles renforcés en métropole sur les sites illégaux sont aussi valables en outre-mer. L'idée est de faciliter (accélérer les procédures jugées trop longues) la fermeture des casses illégales, et d'améliorer dans le même temps la couverture du territoire par de nouveaux centres agréés. L'éloignement des centres agréés est souvent dissuasif. Après enquête en Guyane, un propriétaire de VHU ne déboursera pas 600 euros pour transporter un VHU de St-Laurent-du-Maroni à Cayenne. Alors que le fonctionnement d'installations mobiles sur des sites n'ayant pas fait l'objet d'une procédure d'ICPE est interdit, il convient donc d'accélérer l'instruction de l'agrément des centres agréés dans les territoires isolés. Malgré les difficultés rencontrées pour développer une coopération interrégionale (pays voisins moins avancés, coût de main-d'œuvre plus faible, taille du bassin économique insuffisante pour monter des installations lourdes), l'intérêt n'est pas négligeable. Le projet de broyeur en cours au Diamant en Martinique permettrait de répondre à cette préoccupation pour la zone des Caraïbes. Tout comme la création d'un réseau caribéen de recyclage des déchets à travers des équipements mobiles parcourant la dizaine d'îles de la zone. Une étude de faisabilité à ce stade est indispensable, compte tenu de l'investissement estimé à six millions d'euros.