Tout a démarré il y a deux ans, à l'occasion des dix ans de Corepile. Pour fêter l'événement, l'éco-organisme invite le photographe dans un galerie parisienne qui expose ses premières photos de déchets, ou plutôt de matières. Le visiteur découvre alors un monde nouveau, des couleurs, des formes, parfois reconnaît des objets mais s'interroge souvent sur la provenance de telle ou telle matière. Avec le soutien des éco-organismes comme Corepile, Cyclamed, Dastri, EcoDDS, Eco TLC ou encore la coopération des entreprises du recyclage de Federec, Alain Fouray parcourt depuis quelques années, les sites de traitement de l'Hexagone. Il s'agit avant tout d'un travail artistique sur la matière ; celle qui a vécu, a une histoire. Qu'elle soit figurative ou abstraite, on n'est pas déçu du voyage. Là, un bout de pare-brise brisé ; ici, un amas de tissu rouge flamboyant effiloché ou encore une compression métallique multicolore, découverte au fil de sa quête sur les chantiers de ferrailles ou les sites de traitement de VHU. Les déchets ainsi sublimés par la photo, le cadre et la lumière ne sont pourtant que le reflet de la réalité, celle d'une industrie, d'une économie à part entière. Les photos d'Alain Fouray pourraient être finalement une passerelle entre le grand public et ce monde industriel qui valorise les déchets. Alain Fouray a choisi, lui, de les valoriser à sa manière. Une belle entrée en matière.RR