L
ors de la signature de l'accord de compé titivité en mars 2013 avec le gouver nement, nous nous sommes engagés à préserver l'emploi et à maintenir notre activité industrielle en France. Pour cela, nous nous étions fixé comme objectif de rééquilibrer les effectifs par le non-remplacement de 8 260 départs naturels puis par l'embauche de 760 personnes, rappelle Jean-Philippe Hermine, directeur plan environnement du groupe Renault. Grâce à la reprise du marché français et européen, ainsi qu'au bon fonctionnement de nos produits, nous avons pu faire passer ce chiffre à 1 000. »
Parmi ces 1 000 recrutements,
prévus cette année, environ la moitié concerne les « cols bleus », c'est-à-dire des postes en usine tels qu'opérateur de fabrication, conducteur d'installation et technicien d'atelier. À Cléon (76) par exemple, où est fabriqué depuis cette année le nouveau moteur électrique 100 % Renault, baptisé R 240, une centaine de recrutements en CDI a ainsi été annoncée. Les autres embauches se feront dans les différentes usines du groupe, à Sandouville (76), Flins (78), Batilly (54), Maubeuge (59) et au Mans (72), et une trentaine d'ingénieurs seront également recrutés pour constituer un vivier de futurs managers en usine. Et si ces postes restent techniques, ils sont touchés par le verdissement de la filière automobile. « Les enjeux environnementaux se retrouvent tout au long de la chaîne de fabrication de nos produits, souligne Jean-Philippe Hermine. Ainsi, même si les opérateurs dans les usines ne sont pas des métiers propres à l'environnement, ils ont à le prendre en compte dans leur pratique quotidienne. »
Le reste des recrutements prévus en 2015 concerne les « cols blancs », donc des ingénieurs ou spécialistes. Sur ces profils, la composante environnement sera encore plus présente, notamment sur les aspects recherche et développement. « La R&D dans le domaine de l'environnement représente 60 % de l'effort de recherche dans un groupe comme Renault, détaille le directeur plan environnement. Le recrutement des « cols blancs » va ainsi se concentrer sur des projets plutôt innovants. Nous avons donc besoin de nouveaux savoir-faire, sur le véhicule autonome et connecté et sur l'environnement. Dans ce domaine, nous devons en effet faire face à un certain nombre d'enjeux : qualité de l'air, réchauffement climatique, raréfaction des ressources… Cela implique des besoins accrus en dépollution des systèmes d'échappement, en réduction des consommations, en économie de matériaux et utilisation de matériaux recyclés, etc. »
L'entreprise recherche ainsi des spécia-lités automobiles avec une compétence particulière sur certains enjeux environ-nementaux, autour de la mise en œuvre et du cycle de vie des matériaux, mais également de l'électronique et de la gestion énergétique, et de la connectivité. « Permettre d'anticiper le trafic par exemple ou de mieux guider la conduite engendre des économies de consommation significatives », rappelle Jean-Philippe Hermine. Les types de postes sont aussi nombreux que variés, couvrant le domaine technique, pour répondre aux défis technologiques des futurs véhicules de la marque (ingénieurs process, géomètre, chef de projet usinage, designers, modeleurs physiques ou numériques, incidentologues, pilotes sûreté, spécialiste big data, etc.), et la fonction support (acheteurs, chefs de produits, de projet ou de programmes véhicules, spécialistes digital et multimédia, analystes des coûts…). « La diversité des métiers proposés est la promesse d'une capacité à se développer, conclut Jean-Philippe Hermine. Les personnes intéressées par les questions environnementales ont chez nous un large champ d'action. » l