Quel rôle jouer lorsqu’on est une marque engagée mettant en pratique les principes de l’économie circulaire et de l’économie sociale et solidaire et que l’on se sent capable de poursuivre sa production ? « La réponse est venue toute seule, explique Louis Lefèvre, le fondateur de la marque La Tête dans les nuages, dont l’atelier se trouve à l’Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Pour faire face à la pénurie du Centre 77, en Seine-et-Marne, dont les deux cents salariés visitent les personnes âgées à domicile, nous avons décidé de nous convertir à la fabrication de masques réutilisables. »
PUBLICITÉ
Des bénévoles à la rescousse
Pour répondre aux besoins croissants des personnels soignants sans contact avec des personnes infectées par le Covid-19, l’entreprise a voulu augmenter sa production. « Notre limite, c’est le temps de couture, qui est long. Notre outil de découpe a une capacité entre 3000 et 4000 pièces par jour, détaille le fondateur de La Tête dans les nuages. Pour aller plus loin et fournir encore plus, nous avons lancé un appel au bénévolat en direction des couturiers d’Île-de-France, professionnels ou amateurs. » Et chercher aussi des bénévoles pour assurer le transport des tissus et le retour des masques.
Pari réussi, puisque mardi soir, grâce à 300 couturiers amateurs et professionnels, 20.000 masques, découpés au laser au Fablab de Gonesse, seront distribués par 15 chauffeurs.
Économie circulaire et ESS
En temps ordinaire, l’entreprise, créée en 2017, emploient des toiles de montgolfières hors d’usage et des textiles synthétiques utilisés dans l’événementiel pour fabriquer des bean bags, ces gros coussins remplis de billes de polystyrène. Ses équipes réalisent la collecte des emballages en polystyrène et des toiles de montgolfières usagées en raison de la perte de leur fonction d’étanchéité à l’air. La collecte des bâches publicitaires sont assurées par Les Connexions, une association qui travaille à la mise en place du tri sélectif lors d’événements festifs et sportifs à l’échelle nationale. Toutes les matières premières sont nettoyées et remises à neuf dans l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) des Muguets, à la Courneuve. La confection est en partie confiée à Mode Estime, un atelier d’insertion, le reste et assemblé dans les ateliers de l’entreprise. Le remplissage avec le polystyrène y est aussi réalisé. Les bean bags sont alors prêts à la vente.