Dans quelques jours, à quelque 9 000 kilomètres de la France, les représentants de l'ensemble des pays de la planète se retrouveront à Rio de Janeiro, au Brésil. Certes, ces grands sommets onusiens apparaissent au citoyen normal fort éloignés de ses préoccupations quotidiennes. Et pourtant, Rio+20 est l'occasion de mesurer la formidable concrétisation du concept de développement durable. « Rio+20 sera tout sauf une commémoration, car le monde a changé », affirme Pierre Radanne, le très engagé président de l'association 4D. En effet, la mondialisation de l'économie et de l'information, associée à la crise économique et financière, a complètement bouleversé la donne. Et les collectivités territoriales, qui portent les agendas 21 locaux, sont certainement les mieux placées pour en parler. Ce sont elles qui peuvent garantir un développement juste et équilibré des territoires.
À Rio, elles comptent bien se faire reconnaître comme un « acteur essentiel de la transition à réussir ». À cette fin, l'ensemble des réseaux français de collectivités ont rédigé et signé une déclaration commune. Un exploit national, de par leur nombre et leur concurrence habituelle, et international puisque la France est le seul pays qui affiche cette unanimité... Elles y revendiquent d'être considérées comme des parties prenantes des processus d'élaboration des politiques mettant en jeu leurs responsabilités, d'être associées à la négociation des réponses à la crise financière, d'accéder aux financements des banques multilatérales de développement et, enfin, d'obtenir le statut d'organisation intergouvernementale. La démarche ambitieuse a reçu le soutien de la nouvelle ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. « Les collectivités locales ne seront pas des figurantes à Rio », leur a promis Nicole Bricq, qui finalise la composition de la délégation française dans laquelle elle leur fera une place déniée par l'équipe gouvernementale précédente. Une satisfaction politique pour les associations d'élus, et financière, car le coût du déplacement n'est pas à la portée de toutes. Le Parlement européen lui-même renonce à sa propre délégation au vu des frais d'hôtels exorbitants et a envoyé une plainte formelle au secrétaire général de la conférence de l'ONU.