A l’occasion de l’événement « Jardins, jardin », qui se tient actuellement au jardin des Tuileries à Paris, l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) et la société Hortis ont présenté la sixième vague de l’Observatoire des villes vertes.
L’Observatoire des villes vertes dresse un état des lieux de la végétalisation des villes, ainsi que des problématiques de gestion des espaces verts et initiatives végétales. Pour cette sixième édition, 21 villes ont été interrogées en ligne du 25 octobre au 1er décembre 2017 sur la place des infrastructures vertes dans leurs politiques urbaines, dont Angers, Brest, Lyon, Marseille, Montpellier, Montreuil, Nice, Paris, Reims, Tourcoing ou encore Villeurbanne. Il apparaît que ces villes favorisent la végétalisation urbaine selon deux principaux leviers : dans 90%, les villes mentionnent la préservation de la biodiversité et l’amélioration du cadre de vie. De son côté, l’optimisation de la gestion de l’eau n’est mentionnée que dans 40 % des cas. « Un point pourtant essentiel au regard de la multiplication des phénomènes d’inondations ces dernières années », soulignent l’Unep et Horits. « Utiliser des infrastructures végétales permet de diminuer les quantités d’eaux traitées issues des systèmes de récupération artificielle d’eaux de pluie, et réduit ainsi les coûts d’investissement et d’entretien. Cette approche présente en outre l’avantage de favoriser la reconstitution naturelle des nappes phréatiques : au lieu de ruisseler, les eaux de pluie s’infiltrent et sont épurées dans le processus », est-il ajouté.
70 % des villes ont des projets de végétalisation d’infrastructures grises en cours
L’Observatoire relève que les projets de végétalisation d’infrastructures grises se multiplient. Ainsi, 4 villes sur 10 ont par exemple végétalisé leurs pistes cyclables, leurs voies de tramways (60%), les façades de bâtiments municipaux (30%) et les toitures de bâtiments municipaux (70%). Enfin, 7 villes interrogées sur 10 annoncent avoir des projets de végétalisation d’infrastructures grises en cours (parkings, toitures, voiries ou ronds-points). Au delà de la végétalisation des infrastructures grises, il apparaît que de plus en plus de villes se dotent d’infrastructures vertes, telles que des forêts urbaines (40%), des coulées vertes (70%), des berges de fleuve végétales (50%), ou des zones humides et/ou végétales (70%). Concernant ces dernières, trois villes sur dix projettent d’en implanter de nouvelles à l’horizon 2021. A noter que 100 % des villes interrogées possèdent des parcs et jardins.
La présidente de l’Unep, Catherine Miller, estime qu’il est « rassurant de constater que les collectivités interrogées intègrent la présence d’espaces naturels et aménagés comme des leviers clés de leur développement et se détournent de l’ère de l’artificialisation des sols, cause principale de l’augmentation des inondations ». Pour elle, il s’agirait de généraliser ces pratiques « auprès de l’ensemble des villes françaises », en introduisant « dans le règlement des PLU et PLU(i), l’obligation de développer des espaces verts ».
La qualité de l’air : prochain levier de la végétalisation urbaine ?
Catherine Muller s’étonne cependant que la question des pollutions et de qualité de l’air ne soient pas plus prégnante dans la logique de végétalisation des infrastructures urbaines. « Les pollutions et la qualité de l’air ne sont citées que dans 5 % des cas comme levier de végétalisation urbaine, c’est un pourcentage étonnamment bas, mais qui laisse entrevoir de belles pistes de développement », positive-t-elle. « Visiblement, le message de sensibilisation sur la pollution atmosphérique n’est pas assez bien passé, c’est la force de cet Observatoire, qui nous permet d’identifier les faiblesses et les sujets à creuser », conclut-elle.
DR
À lire également
Tous les articles TERRITOIRES