Alors que Saint-Martin et Saint-Barthélémy s’apprêtent à recevoir leur lot de touristes annuels, les stigmates des cyclones de septembre 2017, et particulièrement d’Irma, sont encore présents. Un an après, où en est la reconstruction de ces îles ?
Le 6 septembre 2017, l’ouragan Irma a frappé de plein fouet les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy (Antilles françaises). Cet ouragan de catégorie 5 a fait subir aux habitants des rafales de vent destructrices atteignant jusqu’à 360 km/h. « 95% du territoire de la collectivité de Saint-Martin a été détruit par l’ouragan. Les dégâts ont été estimés à 3,5 milliards d’euros », rappelle le président de la collectivité de Saint-Martin, Daniel Gibbs. De septembre à fin décembre 2017, l’île a dû être nettoyée, avant le lancement d’appels d’offres pour la démolition et la reconstruction des bâtiments publics, en janvier 2018. Un peu plus d’un an après le passage d’Irma, « en décembre 2018, environ 50% de la reconstruction, dans les secteurs public et le privé, est assurée », se réjouit le président, néanmoins conscient des travaux colossaux qu’il reste à faire. Toitures arrachées ou bâchées, échafaudages, arbres déracinés, ou encore déchets de ferrailles entassés, sont en effet encore très présents aux quatre coins de l’île.
Un « guide de bonne pratique » pour la reconstruction
Deux écoles et un collège ont disparu dans la catastrophe, et alors que la saison touristique débute, seulement 800 chambres d’hôtel sont disponibles quand l’île aurait besoin de 3000 chambres. « Nous avons bénéficié de 46 millions d’euros d’aide fournis par l’Europe, et l’Etat français nous a promis un budget total de 180 millions d’euros », précise Daniel Gibbs. Afin de « mieux reconstruire », un « guide de bonne pratique » a été édité par la collectivité en partenariat avec le gouvernement « pour la construction et la réhabilitation de l’habitat ». Il a pour but d’indiquer aux entreprises de construction « les réflexes à mettre en place pour une construction résiliente, que ce soit grâce aux techniques ou aux matériaux utilisés », conclut-il.
Saint-Barthélémy se prépare à la saison touristique
Du côté de Saint-Barthélémy, « la reconstruction a été plutôt efficace », indique le président de la collectivité Bruno Magras. Les dégâts ont été estimés à 787 millions d’euros. « Le bâti est de façon générale de meilleure qualité qu’à Saint-Martin », estime le président. 420.000 euros de dons ont été reçus et la collectivité a fait bénéficier de 8000 euros d’aide à 142 dossiers de maisons non assurées. L’élimination des déchets a coûté 2,5 millions d’euros à la collectivité. « Quelques hôtels ne sont pas encore reconstruits, mais notre inquiétude pour la saison touristique à venir concerne l’état de l’aéroport international de Saint-Martin (partie sud de l’île, néerlandaise) », fortement endommagé par l’enchaînement des cyclones en septembre 2017, conclut Bruno Magras.
A Saint-Martin, après le passage de l'ouragan Irma / Crédit : Collectivité de Saint-Martin DR
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