La condamnation de Kokopelli à payer de lourdes amendes au grainetier Bamaux pour concurrence déloyale est une nouvelle épreuve à surmonter. Mais Raoul Jacquin-Porretaz, en charge des affaires juridiques et un des fondateurs de l'association, va reprendre son bâton de pèlerin pour obtenir la création d'un répertoire des semences anciennes. Première étape : le ministère de l'Écologie où il compte une alliée de poids. En effet, Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État à l'Écologie, tout comme le cuisinier Alain Passard, compte parmi les 8 000 adhérents de l'association créée en 1999 dans le Gard. « Nous ne sommes pas un groupe de babas cool déconnectés de la réalité. Nous voulons transmettre la diversité biologique cultivée. Nous avons une conception holistique de l'agriculture car il faut respecter les sols, donc l'humus, en utilisant des semences non hybrides. Nous sommes d'ailleurs entendus au niveau de l'Union européenne qui promeut la fin de l'érosion génétique », s'exclame le porte-parole de Kokopelli.C'est la malbouffe qui a conduit, au début des années 1990, ce Jurassien d'origine à promouvoir la diversité des variétés potagères. « Je travaillais dans la haute gastronomie. Je n'ai plus supporté le décalage entre le prix de la portion et la qualité des produits. Déjà intéressé par les semences anciennes, j'ai fait de l'agriculture biologique. À l'époque, nous étions peu nombreux en France à collectionner les graines. J'ai ainsi vite repéré Terres de Semence, créée par Dominique Quillet dans son jardin conservatoire de l'Allier. Tout naturellement, je l'ai rejoint et nous avons transformé la société en association et approvisionner en semences nos adhérents. Mais face à la demande, nous ne pouvions plus continuer le système de troc », explique-t-il. Mais le combat continue ! Un travail à plein-temps qu'il assume entre son exploitation dans l'Hérault et le jardin de cinq hectares de Kokopelli installé depuis un an à Moustier-Sainte-Marie, au sein du parc naturel régional du Verdon.