Le port de Dunkerque fut le premier port en France à se réapproprier son réseau ferroviaire, auparavant géré par Réseau ferré de France (RFF). C’était en 2008, à la suite d’un arrêté ministériel qui fut plus lentement appliqué par les autres ports. « Avec nos 200 kilomètres de réseau, on est le premier pôle de fret ferroviaire français. Mais on a encore du pain sur la planche pour massifier, fluidifier, rationaliser l’ensemble », nous confiait à l’époque Daniel Deschodt, directeur commercial du port.
Depuis, tous les grands ports ont saisi la perche et en profitent pour réactiver des services de fret. Les wagons se substituent alors aux camions. Pour exploiter ces lignes, des opérateurs se sont positionnés, à l’instar d’Europorte (Socorail) à Bordeaux et Strasbourg ou CMA CGM à Dunkerque. Dans le cadre de sa stratégie d'élargissement de son hinterland ferroviaire, ce dernier consacre d’importants moyens au fret (12% de son enveloppe d’investissements) et a lancé l’an dernier une nouvelle navette entre Dunkerque et Paris, via le terminal de Bonneuil-sur-Marne. Elle est gérée par Rail Link Europe, une filiale de CMA CGM, absorbée depuis peu par la holding Green Modal Transport.
D’une capacité de 80 conteneurs par voyage, cette ligne permet aux marchandises partant de Dunkerque en soirée d'arriver dès le lendemain matin en région parisienne. Les clients étant au rendez vous, Green Modal Transport passera dès le mois prochain à deux rotations par semaine. Soit 160 conteneurs dans chaque sens. L’intérêt est de cadencer leurs rotations en fonctions des navires qui font escale à Dunkerque. « C’est le cas, confirme-t-on au port. Cette navette pourra donc répondre aux besoins de nombreux chargeurs, consolider le maillage existant et exercer un pouvoir d’attraction pour gagner une nouvelle clientèle ».