Face à l’effondrement de la biodiversité, l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) lance son label « Havre de Vie Sauvage » pour protéger la nature sur le long terme.

En France, 32 % des espèces d’oiseaux nicheurs, 28 % des espèces de crustacés d’eau douce, 14 % des espèces de mammifères sont menacées de disparition. Les effectifs d’oiseaux des milieux agricoles ont baissé de 30 % depuis 1989 et de 28 % pour les oiseaux des milieux urbains. Alarmée, l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) dévoile le label « Havre de Vie Sauvage ». Une certification destinée à tous les propriétaires terriens soucieux de protéger la nature sur le long terme.

Avec seulement 1,54 % du territoire français placé en protection forte, la France est encore très loin des 10 % qu’elle s’est fixé comme objectif à atteindre d’ici 2030. Dans beaucoup d’espaces protégés, il est souvent autorisé de couper des arbres, de chasser, de pratiquer le pastoralisme ou d’organiser des évènements sportifs. Pour y remédier, l’Aspas s’est saisis du droit de propriété en achetant depuis 2010 des terrains sur lesquels elle applique un régime de protection excluant toute intervention humaine outre la balade contemplative. À travers ses Réserves de Vie Sauvage, l’humain fait pleinement partie de ces réserves, dès lors qu’il n’affecte pas la libre évolution du milieu, argumente l’association qui œuvre pour permettre à la nature de retrouver sa tranquillité et se régénérer.

Une stricte protection 

Avec Havre de Vie Sauvage, l’Aspas franchit une nouvelle étape en se positionnant désormais comme le garant de tous les propriétaires souhaitant faire de leur terrain un havre de vie sauvage. Le nouveau label garantit un niveau de protection strict des milieux naturels, catégorie 1b du classement des aires protégées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. « Le label Havre de Vie Sauvage, c’est le moyen pour les citoyens de pallier l’inefficacité de l’État français dans la création de réserves naturelles vraiment naturelles, en faisant valoir une protection stricte de leur terrain et des êtres qui le fréquentent », a commenté Simon Martin, chargé de mission Havre de Vie Sauvage. 

Pour garantir cette protection, l’organisme et le propriétaire concluent ensemble une obligation réelle environnementale et s’engagent mutuellement à garantir la libre évolution du terrain, pour 99 ans minimum. Une liste d’obligations fixe les actions à « faire » et à « ne pas faire », leur permettant ainsi de préserver la vie grouillante, volante et galopante sur le terrain et de faire reconnaître un niveau de protection suffisamment fort et stable pour augmenter progressivement la surface d’aires strictement protégées en France.