Dans le cadre des conclusions du Grenelle de l'environnement, le ministère de la Défense a dévoilé son plan environnement fin 2007. Ce dernier, estimé à 180 millions d'euros sur une période de deux ans, comporte quarante mesures qui s'appliqueront à tous les secteurs militaires. Premier gestionnaire immobilier et foncier de l'État, ce ministère entend améliorer la gestion de ses 146 sites de captage d'eau et de ses 113 stations d'épuration. Pour atteindre cet objectif, des actions concrètes seront entreprises, comme la mise aux normes de toutes les stations, l'établissement de diagnostics des réseaux d'eau ou la pose de compteurs sur l'ensemble des captages.
efficience et sécurité
Début 2008, une démarche intéressante a été lancée sur le parc d'hydrocarbures du Lazaret (Hérault), récemment rénové. Situé dans la rade de Toulon, ce site accueille des installations de stockage et de distribution de produits pétroliers, et des installations industrielles de déballastage, de dégazage et de traitement des eaux. Avant tout passage au bassin pour entretien, les bâtiments de la Marine nationale doivent subir des opérations de vidange et de nettoyage des soutes à combustible. La mise en fonction d'une station fixe de dégazage au Lazaret en 2006 a considérablement amélioré l'efficience et la sécurité de ces opérations vis-à-vis de l'environnement. Lors du déballastage et du dégazage, le bateau à quai est entouré d'un barrage flottant, ce qui évite toute pollution accidentelle. La vidange des soutes est assurée par une pompe d'une puissance de 2 700 m3/h à 0,8 bar, reliée directement à terre à un séparateur eau-hydrocarbures. Les produits pétroliers sont ensuite retirés des autres liquides et expédiés dans des centres de valorisation. Aidés par la mise en place de filières Ademe, les hydrocarbures sont revalorisés dans l'industrie cimentière ou utilisés comme second combustible.
À l'intérieur du parc du Lazaret, une station de traitement des eaux prend en charge les effluents récupérés. Avant d'être dirigées dans un flottateur, les eaux vont subir un traitement physico-chimique favorisant la coagulation et la floculation des particules. Une fois les boues séparées et évacuées vers un silo, les eaux sont rejetées après une filtration physique (sable), dans le milieu naturel. Un système automatisé assure une surveillance continue du pH et de la température avant rejet, et peut ainsi arrêter l'évacuation des eaux filtrées en cas de valeurs non conformes. Par ailleurs, une analyse de composés organiques volatiles et de métaux lourds est réalisée deux fois par an par le Laboratoire d'analyses, de surveillance et d'expertise de la marine (Lasem).
L'an dernier, le site a assuré le dégazage de quinze bâtiments, la vidange de vingt-quatre citernes flottantes et la réception de 3 900 m3 d'effluents. Plus de 2 100 m3 d'hydrocarbures ont été revalorisés et 9 250 m3 d'eaux épurées ont été rejetés dans le milieu naturel. Depuis février 2007, l'activité industrielle du dépôt d'hydrocarbures du Lazaret a obtenu une certification environnementale ISO 14001. L'objectif est de développer le périmètre de certification en intégrant les activités logistiques des produits pétroliers. Sélectionné par le ministère de la Défense pour son exemplarité, ce parc va faire l'objet d'audits environnement externes, visant l'élaboration d'un plan d'action pour le second semestre 2008.