Entre 1999 et 2006, près de 100 000 logements ont été construits dans les zones inondables des 424 communes de plus de 10 000 habitants exposées à un risque majeur d'inondation. Ces résultats ont été présentés par le Service d'observation et de statistiques de l'environnement (SOeS, ex-Ifen) dans un document publié fin mars (1).
UN RYTHME SOUTENU
Dans l'Hérault et l'Ille-et-Vilaine, la croissance des logements dans les parcelles inondables des grandes communes étudiées a été de l'ordre de 20 % en sept ans ; le rythme d'augmentation a été de 5 à 8 % dans le Var, le Val-de-Marne et les Alpes-Maritimes. Ce dernier département détient la palme en termes de nombre de logements construits en zone inondable entre 1999 et 2006 : plus de 9 000. Le plus souvent, l'augmentation observée sur un département est le fait essentiel d'une seule commune.
Fin 2007, 61 % des communes étudiées étaient couvertes par un plan de prévention du risque inondation, réglementant l'urbanisation dans les territoires exposés, contre 13 % en 1999. D'une manière générale, ces plans semblent avoir freiné l'urbanisation sur les terrains inondables ; autre tendance, les nouvelles implantations ont plutôt contribué à densifier les territoires déjà urbanisés qu'à les étendre, préservant ainsi majoritairement
les zones d'expansion des crues. « Les enjeux (population, biens économiques...) et leur évolution sont encore peu connus », rappelle cependant le SOeS. Une récente étude du Centre de recherche conjointe de la Commission européenne a justement cherché à éclairer l'importance de ces enjeux (2). Elle s'est attachée à faire la part entre les facteurs climatiques et les facteurs socio-économiques dans l'accroissement des pertes financières causées par les inondations. Centrée sur trente et un pays européens, l'étude a pris en compte les vingt-sept plus grandes inondations intervenues entre 1970 et 2006. Elle a prouvé que la facture ne croissait pas si un ajustement était effectué en fonction de l'évolution des critères
socio-économiques (augmentation de la population et du produit national brut, inflation). Et elle a
conclu que les inondations coûtent de plus en plus cher parce que les Européens sont plus nombreux et plus riches.