La méthode Gen-Spot employée à Bernières-sur-Mer repose sur la technologie PCR (polymerase chain reaction, ou réaction en chaîne par polymérase), qui n’est pas totalement nouvelle dans le secteur de l’eau : son usage pour la recherche de légionnelles est encadré par une norme Afnor expérimentale. Ici, elle ne pourra pas servir à faire les analyses réglementaires de l’eau de baignade. Elle aura pour but de donner aux maires un outil de réaction rapide face à une pollution potentielle. En effet, les analyses ne prennent que 3 heures, contre 48 heures pour une analyse réglementaire par culture des bactéries. Dans le cadre de Gen-Spot, les échantillons sont filtrés, puis ce qui a été recueilli sur le tampon est broyé afin de récupérer les séquences d’acide ribéonucléique (ARN) des bactéries, témoins de l’activité bactérienne. La transcription de cet ARN permet ensuite d’obtenir une réplique de l’ADN des bactéries et de les identifier.Réseau unitaireLe dispositif mis en place par Lyonnaise des Eaux sur la Côte-de-Nacre prévoit l’analyse des eaux de baignade à une fréquence hebdomadaire, à moins d’un incident entraînant des prélèvements supplémentaires : résultats d’analyses insatisfaisants, gros orage… En l’occurrence, le système d’épuration du syndicat d’assainissement de la Côte-de-Nacre a été conçu pour éviter tout risque sanitaire. L’une des huit communes raccordées, Luc-sur-Mer, possède un réseau en partie unitaire, mais les anciennes stations du réseau ont été transformées en bassins-tampons pour stocker les eaux excédentaires en cas d’orage, avant leur traitement par la station de Bernières-sur-Mer (97 000 EH). D’autre part, toute l’eau traitée passe sur un filtre à sable avant désinfection par ozonation puis rejet à 2,5 km en mer.DéclassementQuoi qu’il en soit, Gen-Spot doit permettre d’alerter les élus de tout dépassement des normes pour qu’ils puissent fermer temporairement la plage en cas de pollution. Ils pourront ainsi écarter les risques sanitaires et éviter le déclassement de la plage. Le dispositif est déjà en place dans d’autres communes, comme à Biarritz ou à Saint-Pée-sur Nivelle (sur un lac).Dernier avantage de la méthode par PCR utilisée dans le cadre de Gen-Spot : elle offre des résultats très précis. Elle répond aux exigences de la nouvelle directive « eaux de baignade » de 2006, dont les seuils de tolérance sont plus restrictifs : 500 E. coli/100 ml d’eau contre 2000 E. coli/100 ml dans la précédente directive, encore en vigueur jusqu’en 2013 en France. La technologie PCR permet notamment d’établir une distinction entre les eaux de qualité « bonne » et « moyenne », les deux échelons supérieurs de la classification retenue par la nouvelle directive, et qui en contient quatre. Cette différence ne peut pas être analysée par les méthodes enzymatiques actuellement reconnues officiellement.C.K.Le site de Lyonnaise des Eaux