La rénovation de la gare d'Achères-ville (Yvelines, 78), construite en 1976, s'est achevée à la fin de mois de septembre. Elle devient la première « gare solaire » du pays, grâce à ses 175 m² de membranes photovoltaïques installés en toiture, qui couvrent un quart de la consommation électrique du site, et à ses panneaux thermiques, qui assurent environ 60 % des besoins en eau chaude. Mais cette opération représente bien plus pour la SNCF : il s'agit de son premier chantier HQE, un véritable banc d'essai sur lequel l'entreprise publique va s'appuyer pour les rénovations à venir sur le réseau Transilien. « L'opération devrait recevoir ce mois-ci sa certification NF démarche HQE définitive. Nous avons utilisé le référentiel tertiaire classique en l'absence d'un outil propre aux gares », explique Claudia Nordmann, architecte du projet chez Gares et connexions, une nouvelle filiale de la SNCF.
Les 6 000 usagers du RER A et de la ligne L du Transilien (Paris-Saint-Lazare/Cergy-le-Haut), qui transitent par Achères-ville, n'auront plus à supporter la surchauffe estivale du hall, grâce au re mplacement de la façade ouest vitrée par un mur en briques monomur terre cuite. En hiver, ils profiteront, en revanche, de l'apport de lumière naturelle supplémentaire, résultat de l'agrandissement de la baie vitrée de la façade sud et de l'installation d'un puits de lumière. L'isolation de la façade nord a été renforcée, les fenêtres remplacées par des menuiseries doubles vitrages à rupture de pont thermique, et le mur de soutènement sur le parvis ainsi qu'une partie de la toiture des locaux techniques, végétalisés.
La SNCF annonce ainsi une réduction des besoins en énergie de 64 % (soit une consommation annuelle nette de 172 MWh), également due à l'installation d'une VMC double flux à récupération de chaleur et d'une pompe à chaleur à la place de la chaudière au fioul vieillissante. Devenue inutile, la cuve a fait place à une citerne de stockage des eaux de pluie, qui serviront au nettoyage extérieur, à l'arrosage des espaces verts et à l'alimentation des sanitaires (notamment équipés d'urinoirs sans eau). La société nationale espère ainsi réduire les besoins en eau potable du bâtiment de 59 %. L'ensemble des travaux, débutés en octobre 2008 et réalisés par Brézillon, ont été menés sans interrompre l'exploitation. Budget total de l'opération : 3,2 millions d'euros, apportés à 57 % par le conseil régional, 40 % par la SNCF et 3 % par RFF.