Les travaux de la nouvelle station d'épuration HQE de Limay (78), sur le port autonome de Paris, viennent de débuter. Le projet prévoit la revente des eaux traitées aux industriels de la zone. Trois d'entre eux sont déjà intéressés : Alpa (sidérurgie), GDE (broyage de carcasses de voitures) et Prismo (Suez, séchage des boues). Ils achèteraient respectivement 200 000, 15 000 et 6 000 m3 par an, à un prix évidemment moins élevé que l'eau potable. L'objectif est de valoriser au moins un tiers de l'eau traitée, soit plus de 300 000 m3, habituellement rejetés en Seine. Une étude de faisabilité réalisée par la Ddass et la Drire montre l'intérêt du projet pour préserver la ressource, en particulier en période de sécheresse. Quant aux industriels, ils réaliseront un gain financier tout en limitant les risques de pénurie d'eau. Ce projet d'un coût global de 18,4 millions d'euros (plus 4,2 millions pour cinq ans d'exploitation) est mené par le Smard (syndicat mixte d'assainissement de la rive droite), en partenariat avec les collectivités locales et l'agence de l'eau Seine-Normandie. La construction de la station, ainsi que d'une réserve d'eau de 400 m3, est assurée par OTV (Veolia). Les ouvrages de transfert (stations de pompage, canalisations) feront l'objet d'un second marché. La capacité d'épuration sera de 60 000 EH, dont 40 % d'effluents industriels. L'aval de la Seine étant classée sensible à l'eutrophisation, la station sera équipée d'un traitement biologique suivi d'une filtration membranaire pour obtenir une qualité de l'eau équivalente à celle d'une eau de baignade. Le surcoût sera en partie compensée par la revente des eaux traitées.