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EAU

Évaluer les risques pour tenir les promesses

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2009
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Les nanotechnologies présentent de nombreuses perspectives pour le traitement de l'eau, qu'il s'agisse de production d'eau potable ou d'épuration des eaux usées. En matière de recherche et développement, ces nouvelles techniques font l'objet de nombreux efforts qui, dans leur ensemble, prennent en considération le principe de précaution face à des matériaux dont les comportements sont encore largement incompris. DEMAIN, L'ÉCHELLE INDUSTRIELLE Les nanotubes de carbone, les mieux connues des nanoparticules, sont ainsi envisagés pour dessaler l'eau en réduisant massivement les coûts énergétiques par rapport aux techniques actuelles d'osmose inverse ou de distillation. « La difficulté principale, à l'heure actuelle, est de sortir des conditions de laboratoire pour créer des surfaces suffisantes et produire de l'eau potable à échelle industrielle », précise Jean-Michel Laîné, chef de produit membranes chez Suez Environnement. Les recherches sont plus avancées pour un autre type d'applications : l'optimisation des membranes. Suez Environnement participe au projet européen Nametech, démarré en 2009, dont l'objectif principal est de diminuer la résistance hydraulique des membranes pour les rendre plus perméables sans diminuer leur résistance mécanique. « Les nanotechnologies pourraient également permettre, grâce à des revêtements de surface spécifiques, de réduire la sensibilité au colmatage des membranes en augmentant leurs propriétés bactériostatiques ou encore permettre des traitements in situ, précise Jean-Michel Laîné. Il est également envisageable d'utiliser les nanoparticules comme marqueurs afin de contrôler l'intégrité d'une membrane ou de vérifier le seuil de coupure en utilisant des particules magnétiquement actives ou visibles par une réaction chimique. » Les premières applications porteront sur les membranes et devraient arriver sur le marché dans les trois ans à venir. LA SÉCURITÉ EN QUESTIONS Les nanoparticules posent des questions de sécurité, à cause de leur taille qui leur ouvre l'accès à de nouvelles zones de l'organisme et de leur incroyable réactivité dont les conséquences sont mal connues. L'Ineris tente de répondre le plus rapidement possible à ces interrogations, afin de proposer des solutions. Lors de la présentation de ses résultats de recherche, les experts en nanotechnologies de l'Institut ont insisté sur le manque crucial d'instruments de mesure fiable pour identifier et quantifier les nanoparticules. Comme l'explique Éric Thybaud, à la direction des risques chroniques de l'Ineris, « les nanoparticules ont tendance à s'agglomérer lors des essais et il est difficile d'en tirer des conclusions vis-à-vis des conditions réelles dans l'environnement ou pour les modes d'exposition ». De son côté, Suez Environnement se déclare particulièrement attentif à cette problématique. La société étudie, par exemple, la stabilité des nanoparticules dans les membranes et leur capacité à se libérer du support dans lequel elles sont piégées. « Ces questions sont importantes à la fois pour notre personnel, pour les consommateurs d'eau et pour la protection du milieu naturel », souligne Zdravka Doquang, responsable du pôle Analyse et Santé au Cirsee chez Suez Environnement. L'entreprise participe ainsi à un projet piloté par le BRGM, Aquanano, qui permettra, pour la première fois, d'étudier l'occurrence des nanoparticules manufacturées dans les ressources en eau. La première phase est centrée autour de la mise au point de méthodes analytiques. « Les nanoparticules s'agrègent et forment de nouvelles unités de plus de 100 nm. Il nous faut comprendre comment cela se produit et quelles sont les conditions physico-chimiques qui favorisent cet agrégat », précise Zdravka Doquang Les chercheurs s'intéressent aussi à la mobilité des nanoparticules à travers diverses couches de matériaux qui se trouvent dans les sols afin d'étudier leur capacité de migration et d'accumulation dans les ressources souterraines. « Les premiers résultats semblent indiquer un risque très faible car il est difficile d'isoler les nanoparticules industrielles qui ne se trouvent pas en quantités importantes. Il faudra donc d'autres études ainsi que de nombreuses données et échantillons avant de pouvoir tirer des conclusions », ajoute-t-elle. Le projet devrait se terminer fin 2010 et, si cela se révèle pertinent, se poursuivre par des campagnes de mesures sur les eaux de surface, notamment à proximité de sites industriels significatifs. L'ÉLIMINATION CONTRÔLÉE Dernier aspect de la recherche sur les nanoparticules dans l'eau : leur élimination dans les eaux traitées. Un projet de recherche est en cours pour caractériser la capacité des technologies à éliminer les nanoparticules. « Les traitements actuels suffisent pour éliminer les agrégats éventuels de nanoparticules, celles-ci ne se trouvant jamais à l'état libre dans l'eau. Il existe des traitements spécifiques, mais ils sont généralement utilisés pour des eaux industrielles réutilisées sur le site », précise Jean-Michel Laîné.Les nanotechnologies génèrent un enthousiasme démesuré car les propriétés extraordinaires des nanoparticules ouvrent des frontières technologiques prometteuses. Les interrogations restent cependant nombreuses, comme le montre le débat public lancé par le gouvernement sur la pertinence des développements en cours, alors qu'il n'existe encore aucun outil de mesure satisfaisant pour évaluer les risques que leur taille et leur réactivité comportent. « Ce serait une erreur de nier ces risques potentiels sous prétexte de favoriser l'innovation, comme certains ont tendance à le faire », rappelle Éric Thybaud. Le risque ne serait-il pas alors de voir interdire certains développements a posteriori, faute d'appliquer dès maintenant un principe de précaution modéré ?


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