Située au nord-ouest de Paris, la presqu'île de Gennevilliers est alimentée en eau potable par l'usine du mont Valérien, exploitée par la société Eau et Force. Cette usine peut produire jusqu'à 115 000 m3 d'eau potable par jour, une capacité qui répond à une partie des besoins des 579 000 habitants desservis. Ce site comporte deux filières de traitement identiques et conçues par Degrémont ; elles intègrent chacune des dispositifs de pré-ozonation, clarification, filtration sur sable, post-ozonation et filtration sur charbon actif en grains. Avant le départ de l'eau dans les conduites de distribution, l'ajout d'un produit chloré garantit le maintien de la qualité de l'eau jusqu'au consommateur. Traitement chimique par oxydation, l'ozonation présente de nombreux avantages dans le processus de production d'eau potable. « En prétraitement, l'ozone permet d'éliminer de l'eau brute les matières organiques de haut poids moléculaire, de limiter la prolifération des algues et de préparer l'élimination du fer et du manganèse. Cette ozonation améliore ainsi l'efficacité des différentes étapes de la clarification », explique Antoine Jouaneton, responsable production eau potable sur le site du mont Valérien. La post-ozonation permet, quant à elle, d'abattre le nombre de germes (bactéries, virus, parasites...) et les matières organiques résiduelles responsables de goûts et d'odeurs indésirables. Véritable phase d'affinage, la post-ozonation prépare donc les différents éléments présents dans l'eau à être adsorbés sur le filtre à charbon actif en grains. « L'adsorption serait moins efficace si ces composés n'avaient pas subi une oxydation. De plus, le fait d'améliorer la rétention de tous ces éléments permet également d'éviter la génération de sous-produits lors de l'ajout de solutions chlorées », appuie Antoine Jouaneton. Pour augmenter l'efficacité de ces dispositifs d'ozonation, Eau et Force a remplacé en 2006 les ozoneurs en tubes en verre de la première ligne de traitement par des exemplaires de dernière génération, appelés Ozat CFV. Développés par Ozonia, ces dispositifs peuvent produire de l'ozone à des concentrations beaucoup plus importantes, ce qui réduit la consommation d'oxygène et les coûts d'exploitation. Mais la principale évolution concerne l'amélioration de leur fiabilité. « Les Ozat CFV possèdent des diélectriques en céramique, plus robustes et résistantes que le verre, évitant ainsi la casse trop régulière des tubes. » Cette nouvelle conception rend les ozoneurs moins sensibles dans le temps. Servant à répartir les décharges électriques uniformément, la métallisation intérieure des tubes en verre se dégradait progressivement avec le temps et aboutissait à une baisse importante du rendement. Désormais, ce problème est atténué et les opérations de maintenance sont moins fréquentes. « Depuis leur installation, les ozoneurs de dernière génération n'ont pas eu besoin de maintenance et présentent toujours de bons rendements, au contraire des dispositifs en tube en verre qui nécessitaient un démontage au minimum une fois par an. » Le faible encrassement des tubes dépend aussi de la qualité des périphériques de ce procédé (compresseurs, dispositifs de traitement de l'air) pour garantir une bonne hygrométrie. Il faut également être vigilant quant à la dureté de l'eau utilisée dans les circuits de refroidissement pour maîtriser le risque de carbonatation. Face à ses bons résultats, Eau et Force envisage d'installer également ces nouveaux ozoneurs sur la deuxième ligne de traitement en 2010.