La décision rendue mi-février par le JDP, organisme dépendant de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), porte sur un jeu des 7 familles et un jeu destiné aux enfants et accessible sur le site Internet de Cristaline.
Le jeu de Cristalline
Parmi les affirmations qui y figurent : « l’eau de source naturelle Cristaline est issue de sources protégées et est toujours captée en profondeur contrairement à l’eau du robinet qui est en grande partie prélevée dans les fleuves, les lacs ou les rivières » ; ou encore « aucun traitement ne permet d’éliminer la totalité des pollutions des eaux de surface que sont nos lacs, fleuves et rivières, dans lesquels est généralement pompée l’eau du robinet et où on trouve par exemple dans certaines villes des traces de médicaments et de pilules contraceptives (source : journaux télévisés, presse magazine…) ».
Omissions et imprécisions
Le plaignant, France Nature Environnement (FNE), contestait plusieurs points, notamment :
- la question de la provenance : l’association rappelait que « 62% de l’eau du robinet provient des eaux souterraines » ;
-les « traces de pollutions » contenues dans l’eau du robinet : l’association souligne que « Cristaline oublie d’indiquer qu’on peut également retrouver des traces de pollution dans l’eau Cristaline. En effet, deux études scientifiques de mars 2006(1) et de novembre 2008(2) soulèvent également la question de la migration du plastique de la bouteille vers l’eau, de substances nocives comme l’antimoine (…), ou de perturbateurs endocriniens. Il est possible de retrouver des traces de polluants presque partout du moment que l’on recherche ces traces ! »
Enfin, FNE estimait que ces publicités de Cristaline vont à l’encontre de la recommandation développement durable de l’ARPP, à l’heure où les pouvoirs publics essaient de promouvoir l’eau du robinet pour diminuer le volume de déchets domestiques.
Méconnaissance du Code sur les pratiques loyales
En procédant « par des affirmations qui, si elles ne sont pas littéralement inexactes, sont incomplètes, tendancieuses ou tronquées, et ne sont pas étayées par la citation de sources précises », Cristaline s’est donc rendu coupable selon le JDP de non-respect des principes généraux du Code sur les pratiques loyales de publicité et de communication marketing de la Chambre de Commerce Internationale.
Ce code précise notamment que la communication de marketing ne doit pas « exploiter le manque d’expérience ou de connaissance du consommateur » ni contenir une affirmation qui « par voie d’omissions, d’ambiguités ou d’exagérations » soient de nature à « induire en erreur le consommateur ».
1. Shotyk, Krachler & Chen, « Contamination of Canadian and European bottled waters with from PET containers » ; J.environ.Monit., 2006, 8, 288
2. Wagner & Oehlmann, “Endocrine disruptors in bottled mineral water : total estrogenic burden migration from plastic bottles”; Environ.Sci.Pollut.Res., 2008, publié en ligne : mars 2009
Le site de CristalineLa décision du JDPLe communiqué de FNE