D’un côté, les variations plus fréquentes du niveau des nappes phréatiques, dues à la multiplication des événements climatiques extrêmes, pourraient affaiblir la structure des cavités. Les nappes « libres », les moins profondes, devraient être les plus affectées. D’un autre côté, l’eau des nappes pourrait être rendue plus agressive, par exemple plus froide en raison de la fonte des glaciers.
3000 communes
Or, il y a plusieurs centaines de milliers de cavités partout en France : entre 3000 et 4000 anciennes mines de charbon, de sel ou d’uranium, souvent profondes ; d'autres cavités creusées par l’homme, comme les anciennes carrières de gypse, de craie, de calcaire ou les sapes de guerre, moins profondes mais très nombreuses ; les cavités naturelles formées par l’écoulement de l’eau dans des roches solubles. D’où des risques d’effondrements et de glissements de terrains. « Quelque 3000 communes sont concernées par un risque lié aux cavités (mines non comprises) », précise Christophe Didier, directeur adjoint des Risques du Sol et du Sous-Sol à l’Ineris. Certaines ont déjà mis en place un plan de prévention des risques lié à cette problématique, comme Lille, Valenciennes ou Laon.
Surveillance ou évacuation
La gestion de cet aléa par les pouvoirs publics peut impliquer l’évacuation lorsque le risque est avéré ; ou, lorsqu’il existe un doute scientifique, la mise en place de dispositifs de surveillance micro-sismique. Des solutions de traitement (consolidation des caves, des constructions…) existent aussi.
Recherches
Sur ce dossier, les connaissances restent encore très parcellaires : des recherches sont menées pour mieux connaître le lien entre changements climatiques et variations des nappes, mais aussi pour comprendre l’effet des variations d’eau sur la résistance des roches. Ainsi, l’Ineris a choisi d’instrumenter plusieurs cavités souterraines pour suivre la progression des fronts de dissolutions mais aussi « corréler les observations avec les modifications mesurées du contexte climatique ».Le site de l'Ineris