L'énergie représente 3 % du coût d'investissement des installations du domaine de l'eau, mais 34 % des coûts d'exploitation (chiffres de la California Energy Commission). Pour contribuer à changer cette donne, Schneider Electric a identifié le secteur de l'eau comme l'un des dix secteurs d'activité dans lequel le groupe souhaitait développer une nouvelle offre de solutions complètes d'optimisation des coûts d'exploitation liés à l'électricité.
Ces solutions s'ajoutent donc à son portefeuille de composants et de logiciels. Pascal Bonnefoi, directeur des Solutions Opex (destinées à diminuer les dépenses d'exploitation) explique ainsi que le secteur de l'eau est passé « d'une offre de composants, comme les variateurs de vitesse équipant les pompes, à une offre globale adressée aux stations de pompage, incluant variateurs, logiciels, etc. Aujourd'hui, nous proposons d'optimiser l'ensemble du réseau de distribution d'eau, comprenant plusieurs stations de pompage, de surpression, des systèmes de télégestion... Nous faisons pour cela intervenir toutes nos compétences métier. Par exemple, nous avons développé des contrats de performance énergétique qui sont à la disposition des collectivités pour investir sans risque ». Dans le cadre de ces contrats, l'entreprise conseille la collectivité sur les investissements à réaliser pour diminuer sa consommation d'énergie, et ne se rémunère que sur les économies réalisées.
LE CONTRÔLE PRÉDICTIF AU SERVICE DE L'OPTIMISATION
Parmi les nouveaux outils dont dispose Schneider Electric pour construire ces solutions, figure un système de contrôle prédictif. Utilisé par exemple sur une usine d'épuration, ce logiciel est renseigné avec les mesures des principaux paramètres d'exploitation en entrée et en sortie de station, et avec la mesure de l'énergie consommée. Cela permet d'identifier les situations pour lesquelles la consommation d'énergie est minimale.
Autre outil : un logiciel qui pilote automatiquement le réseau d'eau potable selon la variation du coût de l'électricité au cours de la journée, de manière à remplir les réservoirs au moment où celle-ci est moins chère, tout en respectant le bon fonctionnement du réseau. Une solution adaptée aux grandes villes équipées d'installations de stockage et où les prix de l'énergie varient réellement en fonction de la période tarifaire. Dans ce cas, il s'agit d'optimiser à la fois le réseau hydraulique et l'utilisation du tarif électrique.
Ces nouveaux outils sont en phase de test dans le secteur de l'eau en France, où beaucoup reste à faire pour optimiser les consommations énergétiques : « La marge de progrès est très grande ! Par exemple, les exploitants ne connaissent généralement pas la consommation énergétique par mètre cube d'eau produit ou traité (1). Des spécialistes énergie viennent peu à peu étoffer les équipes des grands groupes, mais ce genre de poste n'existe pas encore sur le terrain », regrette Pascal Bonnefoi. Une situation que Schneider Electric voudrait faire évoluer : « Nous revendiquons de pouvoir faire baisser les coûts d'exploitation liés à l'énergie dans les installations d'eau et d'assainissement de 15 % en moyenne. »