À la demande de l'Autorité palestinienne, la Banque mondiale a analysé les causes des difficultés du secteur de l'eau dans les Territoires Palestiniens (Cisjordanie et Bande de Gaza), marqués par la pollution des milieux par les eaux usées non traitées et les pénuries en eau potable.
La Banque mondiale montre du doigt le mauvais fonctionnement du comité conjoint pour l'eau, établi par l'accord d'Oslo de 1995 et comprenant à égalité des membres palestiniens et israéliens. Les asymétries de pouvoir, de capacité, d'information entre ses membres l'empêchent d'être une institution vraiment « conjointe », et elle retarde de fait la mise en place des infrastructures essentielles sur les Territoires. Seules des opérations d'urgence sont vraiment menées, d'où un désintérêt des organismes d'aide internationale.
Dans le secteur C de la Cisjordanie (soit près de 60 % de ce territoire), qui est contrôlé administrativement et militairement par Israël, l'Autorité de l'eau palestinienne n'a de fait aucun pouvoir et les infrastructures sont aussi délaissées. Sur la Bande de Gaza, le blocus a miné le secteur de l'eau : les puits sauvages se multiplient, aucune infrastructure ne peut être réparée.
À tout cela s'ajoutent le manque de planification par l'Autorité de l'eau palestinienne, et une certaine inefficacité dans la gestion des installations et des réseaux - les fuites montent par exemple à 34 % de l'eau produite.