Pour débarrasser les canalisations d'eau potable des sédiments (faits d'un biofilm, de fer, de manganèse), des chercheurs de l'université anglaise de Bristol, associés à la compagnie Bristol Water, ont mis au point une technologie alternative baptisée Ice Pigging, qui vient de recevoir le prix d'honneur européen dans la catégorie « petits projets » de l'International Water Association. Elle nécessite d'introduire dans la canalisation, par un regard, une solution spéciale fabriquée à base d'eau. « Le mélange est d'une consistance souple, et peut être pompé. Il est poussé par une pompe dans la canalisation, la nettoie grâce au frottement lors de son passage, et est pompé quelques centaines de mètres plus loin », décrit Nick Haskins, ingénieur chez Agbar Environment UK Limited (Bristol Water fait partie du groupe Agbar depuis 2006). La solution peut être rendue plus ou moins souple ; plus agressive, elle détache un biofilm résistant. Le réseau peut être rouvert immédiatement après le curage.
La technologie a été employée en Angleterre avec succès, sur près de 100 kilomètres. Par exemple, 3,5 kilomètres de canalisations DN 350 ont ainsi été curés en moins de deux heures. Seul inconvénient : il faut produire la solution et la transporter - froide - jusqu'au lieu à traiter. Le seul lieu de production étant pour l'instant situé à Bristol, il n'est possible de s'attaquer qu'aux réseaux situés à moins de 300 kilomètres autour de cette cité britannique. Une unité de production, de taille modeste et embarquée sur un camion, devrait être prête d'ici au milieu de l'été.