Près de 40 % des captages d'eau ne sont toujours pas protégés en Rhône-Alpes, en particulier dans les départements de l'Isère et de l'Ardèche, s'inquiète la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature ( Frapna). Ce chiffre correspond à la proportion de captages qui n'avaient pas encore fait l'objet (en juin dernier) d'un arrêté préfectoral portant déclaration d'utilité publique (DUP).
Parallèlement, l'association regrette le faible nombre de captages prioritaires dans le cadre du Sdage de Rhône-Méditerranée, ou dans le cadre du Grenelle : respectivement 61 et 38 sur les 5700 répertoriés dans la région. Ces captages « prioritaires » vont faire l'objet d'actions de réduction de la pollution diffuse par les nitrates et par les pesticides. « Malheureusement, de nombreux autres captages qui n'ont été identifiés ni par le Sdage ni par le Grenelle sont aussi pollués par les pesticides et les nitrates, et mériteraient la mise en place de mesures de protection. Mais la priorité est aux gros captages et ceux très pollués... », estime la Frapna.
L'association alerte aussi sur les risques industriels, mal maîtrisés, ainsi que sur les risques inhérents au manque de diversification des captages. Elle rappelle que la qualité bactériologique de l'eau distribuée laisse parfois à désirer en raison d'une mauvaise gestion de la ressource : « En 2008, plus de 20 % de la population du département de la Savoie a été desservie, au moins une fois dans l'année, par une eau non conforme pour les paramètres bactériologiques. »
Enfin, l'association revient sur l'enjeu d'une maîtrise quantitative de la ressource, car d'après elle « la plupart des collectivités font très peu de suivis de leurs captages en termes quantitatifs».