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Faut-il les acheter pour les sauver ?

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2010
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Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié en juin 2010 une étude sur l'évaluation économique des services rendus par les zones humides. Elle rappelle que ces dernières, qui représentent 5,5 % du territoire métropolitain, ont été détruites aux deux tiers dans les trente dernières années par les activités humaines, et que l'objectif du Grenelle de l'environnement est d'en acquérir 20 000 hectares d'ici à 2015 par le Conservatoire du littoral et les agences de l'eau. Elle propose une « méthode d'évaluation et d'analyse coûts-bénéfices qui pourrait être reproductible ». L'IMPORTANCE RÉELLE DES ZONES HUMIDES D'après cette étude, le coût d'acquisition et d'entretien de ces zones sur cinquante ans serait compris entre 200 et 300 millions d'euros, alors que les bénéfices attendus sur la même période seraient de 400 à 1 400 millions d'euros. Ces chiffres s'appuient sur quinze études françaises portant sur différents types de zones humides présentes en métropole, et l'étude intègre par ailleurs une méta-analyse réalisée par une équipe néerlandaise sur 89 sites dans le monde entier. LE POIDS DES SERVICES RENDUS Un grand nombre de fonctions et services rendus, directs ou indirects, ont été pris en compte : approvisionnement en eau potable, exploitation des produits des zones humides (pêche, cultures...), écrêtement des crues, soutien des étiages, services récréatifs et valeur de non-usage. Ainsi, un hectare de zone humide permettrait d'économiser entre 15 et 11 300 euros par an au titre de l'épuration de l'eau, entre 45 et 150 euros/an pour le soutien des débits d'étiage dans les cours d'eau, et entre 37 et 617 euros/an pour la lutte contre les inondations. Outre ces fonctions écologiques, les activités récréatives sont prises en compte : la pêche (80 à 120 euros/an), la chasse (230 à 330 euros/an), la navigation de plaisance (15 euros/an), le canoë/kayak (28 euros/an). Sans oublier la valeur sociale estimée entre 200 et 1 600 euros/an. Le stockage du carbone par les tourbières est évalué à 1 728 euros/ ha/an par le Centre d'analyse stratégique (CAS) qui a rendu en 2009 un rapport sur l'approche économique de la biodiversité. DE LA MONÉTARISATION À LA MARCHANDISATION Faut-il vraiment en passer par là ? Est-ce que seule la monétarisation peut sauver ces zones, et plus généralement la biodiversité ? Selon ce rapport, « la monétarisation des dommages et des bénéfices environnementaux est un outil d'aide à la décision » qui permet de réaliser « l'analyse des coûts et des bénéfices des projets causant des impacts négatifs ». Visant tout d'abord les transports (projets d'infrastructures autoroutières) et l'eau (dérogations de délais de l'atteinte du bon état écologique des eaux par la DCE), cette approche tend à se développer. Mais déjà certains s'inquiètent des dérives que pourrait occasionner ce système, avec le risque de passer de la monétisation à la marchandisation. « Une valeur économique peut introduire implicitement l'idée d'une marchandisation de la biodiversité, c'est-à-dire la possibilité de l'échanger avec d'autres biens », note le rapport du CAS. Faut-il craindre une marchandisation de la nature ? L'hebdomadaire Politis, par exemple, s'en inquiète dans un article paru en octobre concernant l'achat des terres souillées de M. Comte dans la plaine de la Crau par la CDC-Biodiversité. De même, dans l'hebdomadaire Marianne, Agnès Bertrand - coauteur avec Laurence Kalafatides de OMC le pouvoir invisible - et Françoise Degert, journaliste, s'inquiètent que « la financiarisation de la nature rapporte aux banques en leur permettant de se garantir sur les actifs naturels et représente un véritable danger pour la préservation des écosystèmes ». Selon elles, « la véritable question qui intéresse les banquiers et les fonds d'investissement, c'est de transformer la biodiversité en fonds monétaire par des systèmes de compensation, comme les "Paiement et compensation des services environnementaux" (PSE) ». Ces banques de compensation qui existent déjà aux États-Unis pour les zones humides sont qualifiées de « trou noir de la finance ».


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