Alain Rousset, président du comité de bassin Adour-Garonne. Crédit : Linkedin.
Afin de lutter contre la sécheresse, le comité de bassin réuni le 8 décembre se mobilise et évalue les besoins entre 60 et 80 millions d’euros supplémentaires par an.
Le comité de bassin réuni en assemblée plénière le 8 décembre, est revenu sur les conséquences de la sécheresse qui a frappé le Sud-Ouest cet été et une partie de l’automne. La gestion collective de cette crise et la coordination entre les services de l’État et les collectivités a permis d’assurer la continuité du service d’eau potable, mais les effets de la sécheresse sur les milieux et la vie aquatique ont été majeurs. Les retours d’expérience des organismes et opérateurs de l’État ainsi que des instances de bassin convergent vers des actions concrètes qui pourront être mises en œuvre dès 2023. La mobilisation des collectivités face à ces crises est au cœur des décisions du comité de bassin pour anticiper l’étiage 2023 dans des conditions qui ne seront pas forcément aussi favorables qu’en 2022, où les réserves d’eau étaient hautes en raison d’un été 2021 pluvieux.
Un plan qui s’appuie sur les EPTB Le comité de bassin a validé un plan d’action qui engage le bassin dans l’adaptation au changement climatique, en réponse à l’exercice de planification écologique mené par le gouvernement. La planification opérée par le bassin Adour-Garonne s’appuie sur les établissements publics territoriaux de bassin (EPTB). Elle permettra de réaliser les investissements nécessaires pour conjuguer les besoins des milieux et des usages, sur la base d’un plan d’investissement sur dix ans devant garantir 850 millions de mètres cubes, permettant ainsi de combler deux tiers du déficit attendu pour 2050. Ce plan d’actions nécessitera des moyens financiers de l’agence de l’eau relevés de 30%, et estimés entre 60 et 80 millions d’euros supplémentaires par an.
Un mix de solutions Sur les années 2023 – 2024, ce sont 120 millions d’euros de travaux qui vont être engagés sur les sous-bassins (Adour, Charente, Dordogne, Garonne, Gironde, Lot, Tarn-Aveyron ainsi que les nappes profondes) pour limiter les impacts. Ces travaux reposent sur un mix de solutions: réutilisation de l’eau, recharge des nappes, développement des zones humides, évolution des systèmes agricoles, optimisation des retenues existantes et création de nouvelles réserves liées à des projets de transition agroécologique.
Nécessaire solidarité nationale Pour Alain Rousset, président du comité de bassin Adour-Garonne: «C’est en investissant massivement pendant les dix prochaines années que nous réussirons l’adaptation au changement climatique du bassin Adour-Garonne qui a montré cet été toute sa vulnérabilité à la crise de l’eau. Dans le cadre de sa contribution à la planification écologique, je sollicite un rendez-vous avec la Première ministre, en présence du préfet de bassin Étienne Guyot, afin de mobiliser les moyens nécessaires à une nécessaire solidarité nationale pour financer les investissements sur le bassin Adour Garonne.»