Lancé mi-juillet à l'Inra à Champenoux (Meurthe-et-Moselle), le projet Dryade vise à mieux connaître la vulnérabilité de la forêt face au réchauffement climatique. Durant quatre ans, dix équipes de chercheurs disséminés en France évalueront la capacité de résistance de cinq essences sur des zones déjà concernées. « Nous avons répondu à la préoccupation des propriétaires forestiers privés et publics qui constatent une dégradation des arbres depuis la sécheresse de 2003 », explique Nathalie Breda, directrice de recherche à l'Inra et chef de projet. Retenu par l'Agence nationale de la recherche, Dryade, qui doit son nom à la fois aux nymphes grecques des forêts et à la dénomination des espèces forestières de longue durée de vie, mobilise un budget global de 4 millions d'euros. Les chênaies, qui concentrent des agressions multiples capables d'interagir, constituent le thème d'étude le plus complexe. Très réactif à la sécheresse, le hêtre se trouve menacé jusque dans les traditionnelles zones humides des Pyrénées et des Vosges. En montagne, le sapin de basse altitude dépérit. Importé d'Amérique du Nord pour la rapidité de sa croissance, le douglas pourrait à l'avenir être sélectionné pour sa résistance à la sécheresse. Enfin, les pins et leurs scolytes constituent un modèle de scénario catastrophe, car les sécheresses accélèrent le rythme de reproduction de ces insectes ravageurs xylophages.