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ENERGIE

« facteur 2 pour 2015 »

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2007
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Ce dernier trimestre 2007 est celui du Grenelle de l'environnement, mais aussi du dixième anniversaire du protocole de Kyoto. Quel regard portez-vous sur les efforts climatiques faits jusqu'à présent ? La prise de conscience a indiscutablement progressé. Mais la contradiction apparente entre les enjeux économiques et sociaux et les enjeux environnementaux n'est pas résolue. Ni à l'échelle internationale, ni aux échelles nationale et locale. On n'est pas encore passé à l'acte, tant dans nos modèles de développement, que dans nos gestes quotidiens. Aucune société ne s'est mise en situation de faire bouger en même temps tous ses organes dans la direction d'un développement propre. Prenons l'exemple de l'alimentation bio, plus sobre en CO2 car moins consommatrice d'énergie en plus d'être meilleure pour la santé. Augmenter de 5 ou 10 % la production, c'est bien, mais il faut en même temps tenir compte de la collectivité locale qui, en programmant les menus pour ses cantines scolaires neuf mois à l'avance, ne raisonne pas à la même échelle de temps et risque de devoir acheter sa nourriture en urgence à l'importation, donc plus cher. C'est l'esprit du Grenelle : sur chaque sujet, toutes les parties prenantes élaborent un programme ensemble. Si on fait cela, on a une chance de modifier les choses en profondeur. Si nous ne sommes pas passés à l'acte, n'est-ce pas aussi parce que l'échéance 2050, que la France a choisie pour son Facteur 4 (diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre), est lointaine. Que proposez-vous comme étape intermédiaire ? Il faut qu'en tonnes de CO2 par habitant, on tombe à ce qu'un Chinois émet aujourd'hui. Que l'Europe soit beaucoup plus ambitieuse, afin de se fixer - 20 ou - 25 % en 2020. Et surtout que tous les secteurs s'inscrivent dans la même tendance. D'une certaine manière, le Grenelle de l'environnement devra dessiner ce qu'on souhaite proposer comme France à un jeune de quinze ans né en 2000. Avant 2050, mettons donc le cap sur 2015. Sur l'habitat, il faut diviser les émissions par deux à cette échéance. Sur les transports aussi. Cela exige une vraie rupture... Ce ne sera pas le grand soir, une somme d'actions décisives peut faire une rupture. Si on réunit et met d'accord tous les acteurs concernés par le fait que nos logements sont des passoires thermiques, fédérations professionnelles, centres de formation, architectes, banques, offices HLM, collectivités locales, État, promoteurs-constructeurs, il y a moyen de réaliser le Facteur 2 dans l'habitat d'ici à 2015. L'industrie doit-elle se lancer dans la séquestration géologique de CO2 ? Il existe manifestement des endroits où c'est intelligent de le faire. Ce ne sera pas une réponse à tout, partout, mais en attendant, allons-y. Sans perdre de vue la nécessité de réduire à la source, d'en finir avec les passoires thermiques, et sans s'attarder dans des querelles scientifiques compliquées, comme l'écologie sait si bien le faire. Les biocarburants, néanmoins, continuent de s'engluer dans ces querelles scientifiques. Comment les tranchez-vous ? La deuxième génération de biocarburants est meilleure que la première, et la première a aujourd'hui atteint ses limites. Ce ne sera une solution acceptable qu'en respectant des équilibres territoriaux : ici on fera 5 % de colza, là 5 % d'éthanol, mais en aucun cas 30 % ici et 0 % là. Quelle est la marge de manoeuvre des collectivités locales dans la réalisation du Facteur 4 ? Elles doivent commencer par isoler leurs propres bâtiments et accroître l'autonomie énergétique, ce qui est déjà un gros chantier. Ensuite, les transports publics. Plusieurs exemples récents montrent que ces actions sont déterminantes dans la décision du citoyen, par ricochet, de passer à l'acte. Enfin, tout le reste est du portage politique. Les collectivités ont un rôle de persuasion et sont des relais locaux d'animation qui s'ignorent. Elles peuvent par exemple inciter à faire des bilans carbone, y compris pour les industries qui sont sur leur territoire. À ce sujet, où en est le bilan carbone des ministères ? Chaque administration doit mener le sien avant le 31 décembre. S'est vite posé un problème de méthodologie : la procédure est décrite en quatre pages, mais quand il s'agit de l'appliquer chez soi, c'est une autre paire de manches ! On a du mal à faire l'état des lieux. Mais vu de quel niveau on part, il ne sera pas bien difficile de faire mieux, en recadrant sérieusement la commande publique, qu'il s'agisse d'automobiles, d'alimentation ou d'énergie. Cela tient parfois à des petits riens comme le choix de la tenue d'une réunion : au lieu de fixer le rendez-vous chez celui qui est le plus haut placé, il faut la tenir là où c'est logistiquement le plus pertinent. On a l'impression que vous êtes plus convaincu de l'urgence environnementale qu'en arrivant au Medad... C'est vrai. Valenciennes (dont Jean-Louis Borloo était maire, NDLR) a un bon Agenda 21, 40 km de tramway et des écoles à énergie positive. Mais je n'avais pas pour autant la perception que les clignotants, tous en même temps, sont plus au rouge que chaque scénario l'avait prévu : biodiversité, ressources halieutiques, dérèglement climatique, terres arables... Mon travail est de faire en sorte que ce sentiment ne soit pas que celui du ministre de l'Écologie, mais aussi celui de tous mes collègues.


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