On ne change pas une marque qui gagne. Le succès de l'appellation Qualisol pour les installateurs de chauffe-eau solaires et de systèmes solaires combinés fait tache d'huile et s'étend à d'autres énergies renouvelables. Qualibois est née au mois de mai pour les chaudières au bois et QualiPV devrait suivre avant la fin de l'année pour les installations photovoltaïques au silicium. Du côté des pompes à chaleur, une marque Qualipac est aussi prévue, mais les discussions avec les professionnels et leur syndicat ne font que commencer. Aujourd'hui, plus de 12 000 artisans installateurs sont estampillés Qualisol, Qualibois ou QualiPV. Une appellation devenue presque incontournable. Certes, l'octroi du crédit d'impôt n'y est pas subordonné. En revanche, les collectivités territoriales (conseils généraux et régionaux) offrant des aides supplémentaires l'exigent presque toutes. L'installateur doit fournir les preuves de la réalité de sa société (inscription au registre du commerce, qualification, assurances...) et justifier de trois références dans le solaire ou, à défaut, avoir suivi une formation spéciale validée par l'association Qualit'ENR, qui gère la marque Qualisol. Mais est-ce suffisant ? Les formations Qualisol durent trois jours, alors qu'il existe des formations de 350 heures pour devenir installateur solaire ! « Les candidats à la marque Qualisol font l'objet d'une évaluation préalable sur leurs compétences de chauffagiste, et nous avons mis en place un contrôle des acquis en fin de session, défend Richard Loyen, directeur général de Qualit'ENR. De plus, les entreprises Qualisol s'engagent à accepter des contrôles de leurs installations. Nous avons ainsi commandé 1 000 contrôles à des organismes compétents. » Cependant, lorsqu'un chauffagiste suit une formation Qualisol et décroche le label, c'est toute son entreprise qui bénéficie de la marque. Impossible, donc, de s'assurer que le chauffe-eau solaire est bien installé par la personne ayant bénéficié de la formation, et non pas par le collègue embauché après. « Qualisol n'est pas une certification, c'est un système de qualité, avec des moyens proportionnels au but visé, justifie Richard Loyen. Nous avons notamment refusé quelques milliers d'entreprises qui n'étaient pas installateurs. » Créée en 1999 par l'Ademe dans le cadre du Plan soleil, sur le modèle de Qualibat pour le bâtiment, Qualisol avait aussi une mission particulière : redorer le blason d'une filière plombée par le fiasco des années 1970-1980, où de nombreuses installations se sont révélées défaillantes. « Aujourd'hui, on recense assez peu de plaintes de clients mécontents », indique Richard Loyen. Qualibois, QualiPV et plus tard Qualipac connaîtront-ils le même succès ? Oui, si elles se gardent de tomber dans la facilité d'un label autoproclamé.