Actuellement, les sucres végétaux (blé et betterave en France) sont utilisés comme biocarburant en mélange dans l'essence une fois fermentés et distillés en alcool, en l'occurrence en éthanol. Le pétrolier Shell et l'entreprise américaine Virent Energy Systems proposent, eux, de les transformer directement en essence et bases d'essence. La technologie de Virent, baptisée BioForming, utilise des catalyseurs pour transformer les sucres en molécules d'hydrocarbures « telles que celles produites dans une raffinerie ». L'intérêt de cette « bio-essence » : une plus haute teneur en énergie que l'éthanol, un meilleur rendement énergétique et une matière première qui ne se limite pas à des cultures vivrières (tiges de maïs, graminée "panic raide", paille de blé, bagasse par exemple). Et « plus besoin d'infrastructures spécialisées, de conception de nouveaux moteurs et d'équipements pour les mélanges », écrit Shell, qui teste ces hydrocarbures de synthèse depuis un an avec Virent « en respectant les coûts ». « Leur mélange homogène permet d'en faire de l'essence conventionnelle ou d'être mélangé avec de l'essence contenant de l'éthanol. » Bref, une sorte de biocarburant de deuxième génération, mais sans hydrolyse enzymatique. « Désormais, indiquent les deux partenaires, les efforts vont porter sur l'optimisation de la technologie et son développement à grande échelle dans le cadre d'une production commerciale. »