Elianthe et Eolis, les deux bâtiments tertiaires HQE construits par Eiffage Immobilier Centre-Est sur la Zac Lyon Confluence recevront leurs premiers occupants le mois prochain. Maître d'ouvrage, concepteur, constructeur, futur locataire et même entreprise de dépollution du terrain acquis il y a quatre ans, le groupe, assisté par le bureau d'études Le Sommer Environnement, a eu les coudées franches pour cette opération certifiée NF-HQE-Bâtiment tertiaire pour ses phases programme et conception. Enfin presque : il a tout de même fallu composer avec les exigences du cahier des charges HQE de la Zac et de la certification et celles de l'investisseur, Suravenir. Sans parler de l'architecte, Albert Constantin, qui ne voyait pas d'un très bon oeil, par exemple, l'installation d'une éolienne verticale sur Eolis. L'homme veut en effet privilégier les fondamentaux aux symboles : « En construisant 15 600 m² shon (surface hors oeuvre nette) sur un terrain de 4 200 m², nous avons d'abord pensé à densifier », explique-t-il.
Compacité, exposition, isolation par l'extérieur, vitrages à faible émissivité, production d'énergies renouvelables, ventilation double flux, etc., les deux bâtiments font appel aux « recettes » classiques de la basse consommation. Leur consommation tous usages n'excède d'ailleurs pas les 150 kWh/m²/ an d'énergie primaire imposés par le cahier des charges du quartier. Elianthe est le plus sobre des deux (consommation annuelle nette de 53,6 kWh/m² selon la RT2005, production photovoltaïque totale de 124 kWh/ m²/ an), mais également le plus complet sur le plan écologique (huit cibles en très performant et six en performant). « Nous avons différencié le traitement des façades en fonction de leur exposition : brise-soleil photovoltaïques au sud, vitrages respirants à l'ouest, superposition d'un caillebotis métallique et d'un écran pare-pluie fuschia au nord et à l'est, avec un traitement acoustique renforcé pour cette dernière façade qui borde la voie ferrée », détaille l'architecte. Le bâtiment cubique, agréable à regarder, le sera sûrement à vivre, si l'on en juge par la clarté qui baigne les bureaux, les cages d'escaliers et l'atrium central ou par les balcons qui dominent une terrasse intérieure végétalisée. « Ce jardin doit contribuer à créer un microclimat rafraîchissant », explique Albert Constantin. « Chauffage et rafraîchissement seront assurés par une pompe à chaleur sur nappe alimentant des poutres froides », ajoute Michel Le Sommer. Signalons également le système de purification de l'air par ionisation, l'utilisation ou la réinfiltration de la totalité des eaux de pluie récupérées sur le site ou l'utilisation de faux plafonds, cloisons et revêtements de sols acoustiques.
Face à Elianthe, Eolis, de conception plus simple, est ouvert à la location. Avec son éolienne Ropatec (commercialisée par Forclum, filiale électrique d'Eiffage), il affiche une consommation nette de 84,8 kWh/m²/an. « Nous fournirons une notice d'accueil aux occupants des deux bâtiments, même si la gestion technique centralisée régulera automatiquement le chauffage, le niveau d'éclairage ou la fermeture des stores », ajoute Hervé Duchamps, le directeur de projet. Coût total de l'opération : 46,4 millions d'euros, soit selon Hervé Duchamps, un surinvestissement de 20 à 30 % partagé entre Eiffage et Suravenir.