Le premier semestre a été bien rempli mais, juste avant les vacances estivales, l'actualité environnementale ne se ralentit pas, bien au contraire : remaniement ministériel, adoption de la loi Grenelle 1, réunion de la Conférence des experts sur la contribution climat-énergie, sans parler du Grenelle de la mer et des tables rondes sur les radiofréquences et sur les risques industriels... Des concertations à tout va, des annonces en tous genres qui créent finalement plus de confusion que de visibilité. Difficile de faire le tri entre ce qui est annoncé, débattu ou adopté. Sans parler dans ce cas, du temps nécessaire à la traduction sur le terrain.
Ainsi, selon une étude du Boston Consulting, le Grenelle de l'environnement va générer une activité de 450 milliards d'euros sur douze ans et créer 600 000 emplois d'ici à 2020, notamment dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et des énergies renouvelables. Or ces chiffres, qui confirment les effets positifs déjà largement diffusés du Grenelle sur l'emploi, télescope les dernières statistiques du secteur de la construction. Celui-ci annonce, pour la première fois depuis 1997, une perte de 47 000 emplois en 2009. Dans le même temps, Jean-Louis Borloo annonce un démarrage en fanfare des prêts à taux zéro avec 10 000 prêts distribués en deux mois. Le sérieux de toutes ces informations n'est individuellement pas contestable et pourtant elles apparaissent contradictoires.
Ce même décalage se retrouve dans l'efficacité des décisions publiques. L'Ineris vient de publier une étude fort intéressante qui évalue l'efficacité de mesures déjà actées (Plan climat, Stratégie nationale d'adaptation au changement climatique, Stratégie nationale de développement durable ou loi Grenelle) sur le climat et la qualité de l'air. Ce travail permet d'identifier les mesures à effets antagonistes et celles qui sont tout bénéfice tant sur les émissions de gaz à effet de serre que sur les polluants dans l'atmosphère. Parmi elles, on trouve notamment la taxation des énergies en fonction de leur contenu en carbone, un sujet au coeur du débat en cours sur la contribution climat-énergie. Les experts vont devoir imaginer un système efficace, simple et acceptable tant par les entreprises que par les ménages. La quadrature du cercle !