Baptisé Torspyd, le procédé de Thermya, une société d'ingénierie girondine, utilise des résidus forestiers pour produire du biocharbon : 2 tonnes de coproduits à 50 % d'humidité donnent presque 1 tonne de biocoal, conservant ainsi 95 % du pouvoir calorifique inférieur (PCI) initial.
Placés dans une colonne remplie de gaz neutres (sans oxygène), ils sont peu à peu portés à 240 °C. La cellulose, l'hémicellulose et la lignine sont cassées, l'eau et les COV, légers, s'évaporent. Cette torréfaction douce rend le bois hydrophobe, friable et aisément compactable et aboutit à un produit très énergétique : « En pellets, le biocoal contient 5 MWh/ m3, comme le charbon, au lieu de 3 MWh/ m3 pour les pellets de bois classiques », remarque Hervé Chauvin, P-DG de Thermya. La société a imaginé une unité de torréfaction automatique de proximité, traitant 1 tonne de biomasse par heure. Toute biomasse (déchets agricoles, coproduits forestiers, plaquettes...) est éligible - après adaptation des températures de traitement.
Le biocoal, avec un taux d'humidité inférieur à 1 %, peut se substituer au charbon fossile. En cogénération, il peut être incorporé au-delà des 10 % habituels de biomasse brute. Auto-inflammable à 250 °C, il accélère la combustion du charbon et abaisse le taux d'imbrûlés. En Gironde, deux pilotes fonctionnent depuis plus d'un an. En Espagne, la phase opérationnelle d'un site de 20 000 t/ an débutera en 2010, et, au Canada, un partenariat est à l'étude.