POUR
Anne Hidalgo,
première adjointe au maire de Paris, chargée de l'urbanisme et de l'architecture
Pour cet équipement majeur, il faut un geste architectural fort, symbolique et d'une grande esthétique. Le postulat selon lequel une tour serait par essence non écologique est, de plus, totalement contestable. Enfin, les aménagements en termes de transports contribueront grandement au bilan carbone. Je reconnais qu'un immeuble de grande hauteur vient bouleverser la pratique encore récente et l'imaginaire de l'écoquartier, mais Batignolles est un projet exemplaire. Je suis étonnée que les associations dénoncent un non-respect du plan climat parisien. Nos priorités dans le cadre des procédures de modification de la Zac et de révision simplifiée du PLU réaffirment le strict respect de ses objectifs, notamment énergétiques. J'ajoute que la question sur la hauteur ne peut pas être binaire, d'où le dialogue que j'ai engagé cette année avec les habitants de Paris et de la métropole afin de réfléchir ensemble à l'évolution du paysage urbain de la capitale.
CONTRE
Pierre Perbos, administrateur et membre du bureau exécutif du Réseau action climat France et des Amis de l'écozac des Batignolles
Toutes les études dont nous disposons montrent qu'il est impossible de construire des tours de plus de 100 mètres efficaces sur le plan énergétique et donc qui répondent aux objectifs du plan climat parisien. Le bureau d'études spécialisé Enertech a ainsi conclu que, même avec des surcoûts significatifs, on ne pourrait descendre qu'à une consommation annuelle de 150 kWh/m². Ce quartier est en outre déjà très dense. La ligne 13 du métro est saturée depuis des années et les prolongements de la ligne 14 ou du tramway T3 ne se feront pas avant une dizaine d'années. Les Parisiens se sont par ailleurs prononcés contre la construction de tours dans la capitale à l'occasion de plusieurs sondages. Ils demandent même la démolition de la tour Montparnasse !