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ENERGIE

3-TOUS S'ENFLAMMENT POUR LA BIOMASSE

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2010
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La plus ancienne énergie utilisée par l'homme, le bois, connaît un retour en grâce. Les industriels apprécient la stabilité de son prix et un bilan carbone neutre. Les collectivités locales affectionnent les emplois locaux qu'il développe : 1 000 tonnes de bois correspondent à la création d'un emploi. Certes, les investissements sont cinq fois plus élevés que pour une centrale à combustible fossile de même puissance, mais ils sont largement aidés par le Fonds chaleur de l'Ademe. Devant le succès du premier appel à projets de production de chaleur à partir de biomasse dans l'industrie et l'agriculture, en 2008, l'Ademe en a lancé un second qui inclut également le tertiaire. Cet appel « biomasse, chaleur, industrie, agriculture et tertiaire » (BCIAT) concerne des installations assurant une production énergétique annuelle supérieure à 1 000 tonne-équivalent pétrole. Les dossiers doivent parvenir à l'Ademe avant le 31 mars. La sélection s'effectuera notamment sur la qualité du plan d'approvisionnement en biomasse et sur la performance économique du projet. Si les industries telles que les papeteries utilisent la biomasse depuis longtemps, d'autres, par exemple dans l'agroalimentaire, s'y sont mises plus récemment. « Avec la hausse du prix des énergies fossiles ainsi que le futur coût du CO2 que ce soit par quotas ou taxe carbone, les industriels n'ont plus tellement le choix, estime Mathieu Mollière, responsable du marketing chez Frey nouvelles énergies. Tous les industriels ayant une consommation de chaleur continue sont potentiellement intéressés. » Les collectivités locales ne sont pas en reste, et les projets se multiplient. « Le Conseil des ministres a annoncé en juin 2009 un objectif de multiplier par deux le nombre de réseaux de chaleur d'ici à 2020, et de les faire passer de 29 à 50 % d'énergie fatale et renouvelable, rappelle Jean-Claude Boncorps, directeur des affaires publiques de Dalkia. L'essentiel de cet effort viendra de la biomasse. » Ainsi, Cofely, qui a inauguré le 4 décembre une chaudière à biomasse de 4,5 mégawatts pour le papetier Emin Leydier, a plusieurs chantiers en perspective dans l'industrie et le tertiaire (hôpitaux notamment). « Nous avons conçu, réalisé et exploitons la chaudière : Emin Leydier n'achète pas une centrale, mais de la vapeur, indique Jean-Marc Mas, directeur général adjoint de Cofely. Nous nous sommes engagés à faire baisser la facture de 11 %. Sur le long terme, le bois est compétitif. » Une chaudière à biomasse est plus grosse, à puissance égale, qu'une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz, et le volume du foyer est plus important. Comme pour tout combustible solide, il faut aussi prévoir de la place pour le stockage. Et surtout, le bois est plus hétérogène que les combustibles fossiles, car son humidité et son calibrage varient. « Il faut donc dimensionner les installations en conséquence, indique Mathieu Mollière. Nous avons des cases de stockage pour le bois sec, d'autres pour le bois humide. Nous pouvons ainsi réaliser des mélanges pour garder une humidité relativement constante. » Néanmoins, les centrales à cogénération demandent davantage d'attention et de savoir-faire que leurs homologues fossiles. Les centrales à charbon peuvent, avec quelques adaptations, accueillir de la biomasse en cocombustion. C'est le cas dans le réseau de chaleur de Grenoble, qui a introduit de la biomasse dans sa chaufferie depuis l'année dernière. « En ayant plusieurs combustibles à brûler, on peut ajuster selon les coûts de chacune », indique Dominique Lefebvre, président de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise (cf. encadré p. 52), qui exploite plusieurs chaudières en parallèle. Son réseau utilise d'abord la chaleur « fatale » produite par l'usine d'incinération, puis la centrale à biomasse, la centrale à gaz, celle à charbon et, enfin, celle au fioul en cas de pic de la demande. Qui dit centrale à biomasse, dit plan d'approvisionnement de combustible. En effet, même si la ressource est abondante, l'industriel ou la collectivité doivent mettre en place une filière pérenne, avec une distance d'approvisionnement inférieure à 150 kilomètres, sans quoi la rentabilité chute. Le bois a généralement trois origines : les déchets industriels (notamment les palettes non traitées), les sous-produits de scierie et, enfin, les rémanents forestiers, c'est-à-dire les parties du bois non utilisées ailleurs : branches, cimes... Les prélèvements restent bien inférieurs à la croissance des forêts. « Nous pouvons installer des chaudières à biomasse même dans des régions peu boisées, comme nous venons de le faire près d'Arras », souligne Mathieu Mollière. « On assiste actuellement à un changement d'échelle dans l'approvisionnement du bois : les volumes vont être multipliés par dix dans les trois à quatre ans, estime Jean Roland, directeur technique, innovation et performance de Cofely. Nous envisageons de construire des sites de stockage, de préparation et de vérification de la qualité, afin d'assurer un approvisionnement homogène. Le démarrage de grandes chaufferies implique d'industrialiser la logistique des plaquettes forestières. » Le prix du bois est plus stable que celui des énergies fossiles. C'est l'une des raisons du succès des chaudières à biomasse auprès des industriels, qui détestent l'incertitude. Dans les plans d'approvisionnement en bois, les formules d'indexation, qui définissent l'évolution des prix au cours du temps, sont basées sur des données concrètes, essentiellement les coûts de la main-d'oeuvre et du transport.


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