L'État et le conseil régional de Bretagne ont mis en place, le 18 janvier dernier, la Conférence régionale de l'énergie. Le but : sécuriser l'approvisionnement électrique de la région, via une concertation entre tous les acteurs du secteur : élus, entreprises, associations, services de l'État...
Si l'objectif est clair, reste à se mettre d'accord sur les moyens. La Bretagne ne produit que 7 % de l'électricité qu'elle consomme et ses besoins augmentent plus vite qu'ailleurs. Aussi, des risques de coupures existent, surtout dans « le nord de la Bretagne, pendant les périodes de grands froids et aux heures de pointe, entre 17 et 20 heures. Il peut alors manquer entre 150 et 200 MW pendant une heure, rappelle Jean-Yves Le Drian, président de la région. Cette situation ne justifie pas la construction d'une centrale thermique au gaz ». C'est pourtant ce qu'avait proposé RTE à Ploufragan. Ce projet avait suscité un vif débat local, avant d'être finalement suspendu il y a un an par Jean-Louis Borloo. Suspendu, mais pas abandonné...
Même si la région n'a pas compétence en matière d'énergie, le président du conseil régional a réuni en octobre 2009 la Conférence territoriale B15 - dix agglomérations et quatre départements bretons - pour que les collectivités adoptent une position commune en matière d'approvisionnement énergétique. Ce Pacte électrique breton, un document de 23 pages, a été présenté à l'État en novembre. Il reprend largement les objectifs du Plan énergie pour la Bretagne, publié en 2007, une sorte de plan climat avec des objectifs chiffrés par type d'énergies renouvelables. Il est régi par quatre principes : « garantir la sécurité d'approvisionnement, donner la priorité aux actions de maîtrise de l'énergie, intégrer les énergies renouvelables, fixer des exigences environnementales à tous les projets de production ».
Pour l'alimentation électrique de la Bretagne Nord, le B15 propose que l'État (et non RTE) lance un nouvel appel d'offres plus global, en s'appuyant sur « trois piliers » : la maîtrise de l'énergie, les énergies renouvelables et les appoints dégressifs en énergies fossiles « seulement si nécessaires ». «Les opérateurs doivent proposer un bouquet énergétique de transition qui permette de sécuriser l'alimentation électrique jusqu'à ce que le schéma régional de production d'énergies renouvelables produise ses effets », explique Jean-Yves Le Drian. C'est désormais à l'État de décider. Rendez-vous en juin pour la prochaine réunion de la Conférence régionale de l'énergie.