Faute des compétences nécessaires, les collectivités sous-traitent le plus souvent les audits énergétiques de leurs bâtiments. Elles sont alors confrontées au choix d'un prestataire et de l'organisation à adopter pour suivre et encadrer son action. Là encore, l'Ademe est de bons conseils : « L'agence n'est pas prescripteur et ne se prononce pas sur les prix proposés. En revanche , elle aide à hiérarchiser la qualité technique des offres », explique Stéphane Louillat, à la direction francilienne. Officiellement, l'Ademe ne propose plus de listes de bureaux d'études compétents. C'est vers l'OPQIBI, « l'organisme de qualification de l'ingénierie », qui a créé en juin 2009 une qualification Audit énergétique des bâtiments, qu'il convient désormais de se tourner. « Ce qui démarque un prestataire d'un autre, ce sont principalement ses références », juge toutefois Anne Simon, chez Ginger BEFS. Pour le ministère de l'Écologie1, « les critères de sélection à privilégier porteront sur la compétence et l'expérience de l'équipe sur ce type de prestations, la qualité de la méthode de travail proposée (matériels utilisés, normes, méthodes de calcul..., NDLR) et le coût. En fonction de l'urgence, le critère du délai peut être intégré [...], mais avec certaines réserves toutefois. Un délai trop serré peut nécessiter une multiplication des intervenants et contribuer à une hétérogénéité des évaluations, et donc à une moindre qualité du travail. » La Région Alsace a récemment conclu un contrat de performance énergétique avec Ecolya pour alléger la facture de quatorze de ses lycées (lire EM n° 1685, p. 28), précédemment audités. « Pour ces consultations, comme pour tous nos marchés, le prix a compté pour 30 %, l'organisation des équipes pour 20 % et la méthodologie pour moitié », détaille Jean-Marc Kostel, responsable du patrimoine. Au Syndicat départemental d'électricité et d'énergie de Lot-et-Garonne ( SDEE 47), qui a signé en juin une convention avec EDF pour auditer et suivre les consommations de 500 bâtiments d'une centaine de communes en deux ans, on se réfère à 40 % au prix et pour le reste à l'ensemble composé de la valeur technique, des moyens affectés, de la méthodologie et de la qualité du rendu. « Le rapport de restitution doit être clair et accessible, notamment pour les élus de nos communes, pas forcément rompus à la lecture de documents techniques », souligne Bérenger Blanquet, chargé de mission. Un autre critère important est mis en avant par Stéphane Louillat : « la collectivité doit tenter d'évaluer la capacité du cabinet d'audit à assurer le service après-vente. Trop de bureaux d'études se mettent aux abonnés absents une fois le rapport rendu. Il est important qu'ils restent disponibles. Cela peut d'ailleurs être prévu dans le cahier des charges. De manière générale, mieux vaut que les capacités du prestataire coïncident avec la taille de la collectivité. » Une fois le cabinet d'ingénierie sélectionné, « la collectivité doit rester très présente afin de s'assurer que l'auditeur demeure à l'écoute et que le rapport sera conforme à ses attentes. Il est recommandé de nommer un référent en interne, pas forcément féru en énergie, mais disposant d'une certaine légitimité. Pas de stagiaire de dernière minute », taquine l'ingénieur de l'Ademe. Les gestionnaires des bâtiments concernés ainsi que le service comptabilité doivent par ailleurs être tenus informés de la démarche. L'implication continue et répétée des agents de la collectivité, utilisateurs et personnels techniques, reste en effet la première voie de sensibilisation et de formation pour installer le réflexe d'économies d'énergie dans les têtes.