Le ministre de l'Agriculture inaugurait dans l'Eure, le 22 octobre, l'installation à biomasse des usines coopératives de déshydratation du Vexin ( UCDV), financée dans le cadre des projets domestiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre, imaginés par CDC Climat et lancés par le gouvernement en 2006. Cette installation remplace à 80 % le charbon par une source végétale pour le fonctionnement des fours de déshydratation de la luzerne et de la pulpe de betterave. Ce projet de l'UCDV comprend également le préséchage en champ des végétaux, lancé en mai dernier, une cheminée laveuse de poussières avec traitement des rejets liquides, qui démarrera en 2011, et la construction en 2012 d'une plateforme de stockage de la biomasse. Le rejet de 40 000 tonnes de CO2 devrait ainsi être économisé d'ici à 2012, et valorisé sous forme de crédits carbone, rachetés à 90 % à l'UCDV par CDC climat, à un prix de 10,50 euros la tonne. Les 4,6 millions d'euros d'investissements ont été cofinancés à 37 % par le Feder et 15 % par le conseil régional de Haute-Normandie. Mais « sans le financement apporté par le projet domestique, non seulement le projet n'aurait jamais vu le jour, mais l'UCDV n'existerait même plus », affirme Pierre Bailleul, son directeur d'exploitation. En effet, « il était indispensable d'envisager une diversification des ressources en énergie », explique-t-il, particulièrement depuis l'instauration de la taxe intérieure de consommation sur le charbon (TICC), en juin 2007. Le projet, validé en 2009, a permis de sauver 70 emplois directs et indirects. Si 18 autres sites de déshydratation vont suivre, les projets domestiques n'ont pas convaincu. En effet, seuls six autres dossiers ont été accrédités, pour une économie totale de CO2 estimée à 1,2 million de tonnes.