30 % d'exploitations à faible dépendance énergétique » et « 100 000 diagnostics énergétiques » d'ici à 2013 font partie des ambitieux objectifs du Plan de performance énergétique (PPE) lancé par le ministère de l'Agriculture en février 2009. Ce dernier finance, à un taux compris entre 40 et 60 %, les diagnostics énergétiques des exploitations agricoles et certains investissements des agriculteurs en faveur des économies d'énergie et de la production d'énergies renouvelables.
Au vu des résultats de sa première année de mise en place, les objectifs du PPE semblent cependant bien lointains. Seuls 1 800 diagnostics énergétiques ont été financés en 2009, beaucoup n'ayant été suivis que de « petits investissements, par exemple dans des récupérateurs de chaleur ou des prérefroidisseurs de lait », d'après Julien Gallienne, chargé de mission climat, énergie et biomasse à l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture. L'appel à projets pour le financement partiel de méthaniseurs, qui a permis la sélection de 82 dossiers en 2009, a, quant à lui, vu son budget fondre de 17 à 7 millions d'euros de 2009 à 2010. En région, le bilan est plus mitigé.
En Midi-Pyrénées, par exemple, le PPE a très bien fonctionné en 2009. La Région a en effet dépensé la quasi-totalité de son enveloppe de 1,3 million d'euros principalement dans l'isolation de bâtiments, la production d'énergie renouvelable pour le séchage en granges de fourrage ou le solaire thermique. De plus, si le budget national du PPE est descendu de 35 millions d'euros en 2009 à 29,2 millions en 2010, cette baisse ne s'est pas répercutée sur le budget des conseils régionaux. Cette année, 1,4 million de crédits d'État ont ainsi été accordés au conseil régional de Midi-Pyrénées. Sa consommation prévisionnelle n'était cependant, en octobre, « que de 880 000 euros, en étant très optimiste », d'après Laure Heim, chargée de mission biomasse à la Draaf Midi-Pyrénées. Cette dernière justifie notamment la baisse des dépenses des agriculteurs de la région par la crise dans les élevages et par le gel des crédits PPE en mars, à la suite de la suppression de la taxe carbone qui devait financer une partie du plan.
Si les objectifs chiffrés du PPE devraient donc être difficiles à atteindre, Julien Gallienne insiste en tout cas sur un bénéfice non mesurable de ce plan, qui « valorise les agriculteurs dans la lutte contre le réchauffement climatique. »