Ce devait être le premier parc tertiaire à énergie positive du pays. C'était sans compter avec le moratoire photovoltaïque ! C'est donc sous l'étiquette BBC que la société Artea commence à livrer, ce mois-ci, à Meyreuil (13), la deuxième tranche de l'Artepac. Achevé l'an prochain, ce parc comptera neuf immeubles BBC (30 kWh EP/m²/an) et certifiés HQE. Tous, à l'exception du restaurant biologique, seront coiffés d'une centrale solaire. Puissance totale : 750 kW. Pas plus, donc, que la consommation globale du site. Ce que regrette amèrement Philippe Baudry, le président d'Artea (lire encadré). Le nombre de panneaux solaires est loin cependant de témoigner de la sobriété ou de la qualité environnementale d'un site ! « Nous croyons vraiment à la construction passive, plus fiable », assure François Roulet, responsable développement d'Artesol, la filiale du groupe détenue à 40 % par la Caisse des dépôts.
En témoigne, l'architecture bioclimatique des bâtiments, leur isolation par l'extérieur ou leurs doubles vitrages à contrôle solaire, ainsi que le choix de matériaux recyclables et écolabellisés ou du traitement acoustique des moquettes et faux plafonds. Les systèmes actifs sont également mis à contribution : VMC double flux, rafraîchissement par free cooling, pompe à chaleur, géothermie profonde pour deux bâtiments, GTC, éclairage à leds... « Nous aimons aller à la rencontre des industriels pour choisir nos équipements. Ce fut le cas pour sélectionner les leds Toshiba ou les systèmes de ventilation Swegon », précise François Roulet. « Bourrer les bâtiments de technologie sans former les utilisateurs ne sert à rien. Nous voulons proposer ou imposer à nos locataires des formations et la signature d'un bail vert », indique Philippe Baudry.
Autre support d'information : le système Greenview, développé par l'entreprise. Celui-ci affichera les consommations des bâtiments, des conseils environnementaux ou plus généraux... Il permettra également l'accès à des modules de formation, à une centrale de covoiturage, au service de véhicules électriques partagés de la société Mopeasy ou encore de réserver sa place au restaurant. Côté transports, notons la proximité de deux gares TGV, l'aménagement d'une piste cyclable ou l'équipement d'une place de parking sur dix d'une borne de recharge électrique. Le tout pour un investissement HT de 30 millions et des charges moyennes inférieures à 20 euros le mètre carré. Deux projets similaires s'annoncent déjà dans l'Est et dans cette même région d'Aix-en-Provence.